Empreinte carbone : faut-il acheter ou louer son vélo électrique ?

Eric Dupin · 3 Déc 2023 17:30 ·
Jeune homme sur un vélo à assistance électrique en ville

Vous roulez en VAE et ce nouveau mode de déplacement dans vos usages vous a permis de vous passer de votre voiture pour la plupart de vos déplacements ? A la bonne heure !

Malheureusement, cette pratique vertueuse n’est pas totalement neutre en carbone. La question de l’empreinte écologique des vélos à assistance électrique se pose en entre autres en raison de l’utilisation de métaux rares dans la fabrication de leurs batteries. Quelle est l’empreinte carbone du vélo électrique ? Est-il vraiment plus respectueux de l’environnement que les autres modes de transport ?

Une empreinte carbone faible

Selon les études, l’empreinte carbone d’un vélo électrique est comprise entre 15 et 30 grammes de CO2 par kilomètre parcouru. Cela représente environ un tiers de l’empreinte carbone d’une voiture thermique, et une vingtaine de fois moins que celle d’un avion.

La pollution générée par le vélo à assistance électrique est principalement due à sa fabrication du vélo et celle de sa batterie, puisque le fabrication des composants électroniques nécessite de l’énergie et des ressources naturelles. Cependant, l’empreinte carbone du vélo électrique est rapidement compensée par les économies de carburant réalisées. En effet, un vélo électrique permet d’économiser environ 0,2 litre d’essence par kilomètre parcouru.

Pour mieux comprendre l’impact environnemental de ces vélos, plusieurs études ont récemment analysé trois modes d’utilisation : la location à la demande, la location mensuelle et l’achat.

Location à la demande : une flexibilité pour les utilisateurs occasionnels

Ce type de service est idéal pour ceux qui souhaitent essayer le VAE avant de s’engager sur le long terme ou simplement profiter d’une solution ponctuelle. Cependant, cette option présente plusieurs inconvénients :

  • Une durée de vie limitée due au traitement parfois rude des utilisateurs ou aux vols. Selon l’étude de Welow, la durée de vie moyenne d’un VAE en location à la demande serait seulement de 30 mois, eu égard aux mauvais traitements subis.
  • Des coûts de maintenance et de réparation élevés, notamment pour les services sans stations comme Uber Jump qui nécessitent l’intervention de camions pour récupérer et recharger les vélos. A noter que les camions plateformes qui gèrent la logistique des Velo’v de Lyon sont électriques. Un bon point pour la cité des Gaules.

Location mensuelle : un compromis entre flexibilité et optimisation

La location mensuelle nécessite un engagement plus important que la location à la demande, mais offre l’avantage de disposer d’un vélo électrique sur une longue période tout en répartissant les coûts dans le temps. Ce mode présente également des avantages pour l’utilisateur :

  • La possibilité d’activer ou désactiver sa souscription selon ses préférences
  • Une meilleure gestion et entretien du véhicule, prolongeant ainsi sa durée de vie

Même si ce mode de déplacement doux (ou dur ?) est plus onéreux, il permet une utilisation régulière sans avoir à débourser une grosse somme pour l’achat du vélo. L’utilisateur doit assurer l’entretien de son véhicule, rallongeant ainsi sa durée de vie et évitant des frais de maintenance pour la société offreuse.

Achat d’un VAE : l’option durable pour les utilisateurs réguliers

Pour ceux qui sont prêts à investir dans un vélo électrique sur le long terme, l’achat est la solution idéale. Avec cette option, l’utilisateur prend la pleine responsabilité de l’entretien de son vélo, ce qui garantit une utilisation harmonieuse et une durée de vie optimisée pouvant aller jusqu’à 8 ou 9 ans

avant de remplacer seulement la batterie, puisque le reste de l’engin est encore censé être en ordre de marche.

Quid de l’empreinte carbone selon les différents modes d’utilisation ?

Les études de référence analysent les émissions de CO2 sur différentes périodes : 1 an, 6 ans et 9 ans. Voici les résultats obtenus :

  • Sur un an, les vélos électriques Vélib’ ou similaires offrent les meilleures performances à court terme grâce à un excellent taux d’occupation
  • Sur 6 et 9 ans, la location mensuelle et l’achat deviennent les options les plus écologiques, permettant d’optimiser la durée de vie du véhicule

L’empreinte carbone des différents modes d’utilisation du VAE varie, par conséquent il vaut mieux prendre le temps de bien choisir l’option qui correspond le mieux à ses besoins si l’on veut réellement réduire son impact environnemental. Les vélos électriques en location en libre-service sont donc plus vertueux que les autres à court terme, mais la location mensuelle et l’achat deviennent plus intéressants sur le long terme.

Il faut évidemment prendre en compte d’autres facteurs tels que le traitement des métaux rares utilisés dans la fabrication des batteries, ainsi que l’éventuelle pénurie de ces ressources face à une demande exponentielle. Mais c’est un autre sujet, qui concerne l’ensemble des besoins en ressources, et dont le VAE est loin d’être le plus demandeur.

Sources

Spécialiste en innovation dans le domaine du digital et fan d’automobile et de nouvelles mobilités, Eric est éditorialiste sur Cleanrider où il anime la rubrique Roue Libre.


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