Que ce soit en Île-de-France ou à Lyon, les réseaux cyclables cherchent à s’imposer durablement dans le paysage urbain pour encourager la pratique du vélo.
Développer une infrastructure cyclable digne de ce nom — qu’il s’agisse de vélo classique ou de vélo électrique — est devenu un enjeu à part entière. Mais trop souvent encore, les collectivités manquent d’ambition ou commettent des erreurs. Certaines, heureusement, sortent du lot, à l’image de Lyon et de ses réalisations exemplaires.
Le plan vélo de la métropole, voté en 2020 et mis en œuvre depuis 2021, vise à tripler le nombre de déplacements à vélo par rapport à 2019. Lors d’un passage hivernal dans la capitale des Gaules, nous avons pu observer l’avancée concrète de ces travaux. Et un post du maire adjoint Fabien Bagnon a retenu notre attention grâce à une photo explicite.
Sur le cliché, on découvre un revêtement flambant neuf, marqué de numéros sur fond coloré. Lyon déploie en effet les Voies Lyonnaises : un réseau de 13 grands axes cyclables traversant 49 communes de l’agglomération. Comme dans un réseau de métro ou de bus, chaque ligne est identifiée par un chiffre et une couleur — ici les VL7, VL8 et VL9, assortis de leur terminus.
L’objectif : permettre à tous les cyclistes, locaux ou de passage, de s’orienter facilement. Ce maillage de 350 km s’inscrit dans une ambition plus vaste : 1 350 km d’aménagements cyclables prévus d’ici 2030.
L’idée de ces réseaux numérotés et colorés s’inspire du concept européen Eurovélo. En France, c’est Paris qui a donné le ton, en lançant en 2020 le RER Vélo, désormais appelé Réseau VIF (Vélo Île-de-France). Ce projet s’étend sur 750 km avec neuf lignes principales — V1 à V9 — et deux lignes circulaires (V10 et V20).
Aujourd’hui, selon le site officiel, 63 % du réseau est déjà en service, 8 % en chantier et 28 % en phase d’étude.
Cependant, en Île-de-France, la signalétique reste discrète. Seule exception : les Jeux olympiques de Paris 2024, avec la création de cinq « axes olympistes » de 60 km repeints en rose. Une initiative ponctuelle, qui n’a pas été reconduite.
À l’inverse, certaines villes s’inspirent clairement de Lyon, comme Angers. Sous l’impulsion de son président Christophe Béchu, la métropole a dévoilé IrigoVélo : un réseau structuré en 11 lignes à déployer d’ici 2030. Si le marquage reste sobre (blanc), une teinte corail distingue visuellement le tracé.
Selon la métropole angevine, ces lignes sont accompagnées de panneaux directionnels indiquant le temps de trajet, les correspondances (tram, bus) et les véloroutes de loisirs à proximité. Objectif : 160 km de voies, financés par un budget vélo doublé à 7 millions d’euros.
À lire aussiIrigovélo : à Angers, ce nouveau réseau cyclable est pensé comme un service publicCette phrase revient souvent dans la bouche des associations cyclistes : “La peinture n’est pas une infrastructure”. Un marquage coloré ou un code ligne clair aident, certes, mais ce n’est pas suffisant. Ce qu’il faut, ce sont des pistes sécurisées et séparées.
Angers promet que 90 % de son réseau IrigoVélo sera en “voie propre”, c’est-à-dire hors du trafic motorisé. À vérifier sur le terrain. À Paris, où nous testons régulièrement vélos et trottinettes électriques, le Réseau VIF reste inégal. Exemple flagrant : la continuité des V4 et V5 à hauteur de la place de la Concorde est encore chaotique. Même constat pour la V10 autour du boulevard des Maréchaux, souvent reléguée sur les trottoirs.
Pourtant, le rapport Barbe sur la sécurité routière, publié récemment, est sans équivoque. Il rappelle l’obligation légale d’aménager des itinéraires cyclables et recommande une harmonisation nationale : mêmes couleurs, mêmes normes, même signalisation dans toutes les villes.
Alors, le modèle lyonnais est-il le bon exemple à suivre ? Donnez-nous votre avis en commentaire !
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