Face aux accidents et aux multiples problèmes d’incivilités, les trottinettes électriques reçoivent un nouveau tour de vis pour brider leur vitesse dans quasiment toute la capitale française.
Applicable dès la première quinzaine de décembre
La limitation à 10 km/h dans Paris de la vitesse d’évolution des trottinettes électriques accessibles en location libre-service avait déjà été révélée mi-novembre dernier dans la presse. Les trois opérateurs Dott, Lime et Tier avaient alors décidé de brider l’allure de leurs petits engins dans 662 zones de la capitale. Et ce, avec une certaine pression sur les épaules : le non-renouvellement possible de leur contrat avec la ville.
Depuis, la mairie a souhaité simplifier la situation. Comme l’a indiqué jeudi 25 novembre dernier, David Belliard, adjoint en charge des transports : « Pour assurer la sécurité des usagers, nous préférons que la vitesse soit limitée dans l’intégralité de Paris ». Il restera toutefois une exception. Les 20 km/h resteront applicables à quelques grands axes.
« La Ville demande aux opérateurs la mise en place de cette mesure d’ici la première quinzaine de décembre », précise le site de la collectivité. En outre, des interdictions de circulation dans les parcs et jardins s’ajoutent à ce nouveau tour de vis.
Le cas des trottinettes électriques personnelles
Comme pour tous les engins non immatriculés, les trottinettes électriques sont limitées à 25 km/h par le code de la route. Ensuite, les autorités locales en charge des transports peuvent rendre cette règle plus contraignante. Si le cas des modèles proposés par Dott, Lime et Tier en location est désormais clairement connu, le passage à 10 km/h ne devrait pas concerner tout de suite les engins possédés à titre personnel.
En clair, et sans autre nouvelle disposition officielle, si vous vous déplacez à Paris avec votre propre trottinette électrique, la nouvelle contrainte ne vous sera pas applicable. A conditions bien sûr de respecter les dispositions du code de la route qui excluent de rouler sur le trottoir avec le moteur électrique en fonction.
Les trottinettes électriques doivent être utilisées sur les pistes cyclables ou, à défaut, dans les rues dont la vitesse maximale autorisée est de 50 km/h. Le site de la mairie de Paris est clair à ce sujet. Ne pas respecter ces règles vous expose à une amende entre 135 et 1 500 euros selon la nature exacte de l’infraction. De même si vous ne respectez pas les nouvelles interdictions de ne pas circuler dans les parcs et jardins.
Limitée électroniquement
La mairie de Paris cherche principalement à éviter les débordements causés par les utilisateurs des trottinettes électriques accessibles en location libre-service. Certains y voient comme une sorte d’impunité à exploiter de façon pas toujours conforme des engins qui ne leur appartiennent pas.
Par ailleurs c’est avec les exemplaires proposés par les 3 opérateurs que l’application de la limitation à 10 km/h est facilement contrôlable. Ils peuvent intervenir sur les logiciels qui contrôlent ces engins, de façon ciblée, en utilisant le système de localisation GPS. Ce n’est pas le cas des trottinettes électriques personnelles.
Quoi qu’il en soit, la mairie de Paris espère surtout parvenir à conserver le bénéfice de l’usage de ces véhicules sur l’environnement et la santé publique, tout en faisant descendre quelques chiffres critiques. Déjà plus de 300 accidents en 2021 avec ces engins dans la capitale, se soldant par tout de même 2 décès. Sans compter les blessés, utilisateurs comme autres usagers des rues parisiennes, évalués entre 300 et 350.
Des secteurs déjà limités en juin dernier
Au 30 juin 2021, une dizaine de zones à forte circulation piétonne était déjà passée à la limitation à 10 km/h pour les trottinettes électriques en location libre-service. Ainsi les places très fréquentées de la République, de la Bastille, du Marché Saint-Honoré. Des jardins également : Nelson Mandela, Palais Royal, Tuileries. Aussi les rues de Montorgueil, des Petits carreaux, des Hospitalières Saint-Gervais, et les alentours des Halles, du centre George Pompidou et de la Samaritaine. Une liste non exhaustive.
En indiquant que cette sélection correspondait à « une première phase de déploiement », la mairie de Paris laissait déjà clairement entendre qu’il y aurait une suite. Une extension à toute la capitale était d’ailleurs déjà évoquée comme suite à la période de test : « Le bilan de cette première phase pourra permettre, le cas échéant, de multiplier ces zones dans Paris Centre et dans tout Paris, en concertation avec les opérateurs ».
Nous en sommes exactement là aujourd’hui.