Déjà imposé pour les enfants de moins de 12 ans, le port du casque obligatoire pour tous les cyclistes était discuté ce jeudi 13 janvier au Sénat. Portée par le sénateur centriste François Bonneau, la proposition a finalement été retirée avant d’être soumise au vote.
Le casque à vélo sera-t-il bientôt obligatoire pour tous les cyclistes, qu’il s’agisse de vélo ou de vélo à assistance électrique ? Si pour l’heure l’obligation ne s’applique qu’aux enfants de moins de 12 ans, un groupe parlementaire mené par le sénateur François Bonneau (DVD) a présenté une nouvelle proposition de loi pour l’imposer à tous. Si elle venait à être adoptée, les contrevenants s’exposeraient à une amende de 135 €.
Pour justifier leur proposition, les parlementaires s’appuient sur les données de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) qui, pour 2019, a dénombré 187 cyclistes tués et 4 783 blessés, dont la moitié ne portait pas le casque. Selon les chiffres d’une étude australienne, le risque de blessures graves au niveau de la tête serait réduit de 70 %.
Vent debout contre la mesure, les associations cyclistes craignent qu’une telle obligation ne vienne casser la dynamique observée sur la pratique du vélo depuis ces derniers mois. « Il faut encourager fortement le port du casque et trouver le bon équilibre entre volontarisme et prudence, sans risquer de décourager la pratique » a résumé Olivier Schneider, président de la Fédération des Usagers de la Bicyclette.
Une position justifiée par les expériences menées dans d’autres pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande où l’obligation a fait drastiquement chuter la pratique du vélo.
« Si des accidents n’ont pas lieu avec cette loi, c’est simplement parce que les gens vont moins rouler » souligne le Président de la Fubicy. « Il y a un vrai risque d’avoir moins de gens qui font du vélo et ça peut avoir un effet pervers sur la santé publique ».
Un texte retiré avant le vote
Le Sénateur porteur de la mesure aura t-il été sensible aux arguments portés par les associations ? Probablement. A l’issue d’une discussion générale, François Bonneau a finalement choisi de retirer sa proposition qui n’a donc pas été soumise au vote du Sénat.
« Le gouvernement privilégie l’incitation à l’obligation », a affirmé de son côté Marlène Schiappa, ministre chargée de la Citoyenneté., lors des débats « Ne risquons pas de provoquer un rejet en adoptant une législation contraignante », a-t-elle complétant, ajoutant que le port du casque était en constante augmentation chez les cyclistes. Selon la Ministre, 27 % des cyclistes le portent en semaine et 37 % le week-end.
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Si le port du casque reste à encourager, c’est surtout le développement de pistes cyclables sécurisées qui doit être encouragé.
« Les vrais leviers de sécurité concernent l’adaptation de la voirie, la limitation de la vitesse, l’apprentissage du savoir-rouler et le travail sur les angles morts », n’a pas manqué de souligner le Sénateur écologiste Jacques Fernique.
Et vous ? Pour ou contre le port du casque à vélo ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires.