Puissance, vitesse, formation… Autant de points sur lesquels la réglementation encadrant l’usage du VAE gagnerait à évoluer.
Le vélo à assistance électrique (VAE) ne cesse de gagner en popularité depuis quelques année. Cependant, son usage est soumis à une réglementation spécifique qui diffère de celle des vélos traditionnels.
Entre autres points de la réglementation, la puissance et la vitesse sont particulièrement encadrées. Selon la législation française, les VAE sont équipés d’un moteur électrique auxiliaire qui peut fournir une assistance jusqu’à une vitesse de 25 km/h. Le moteur doit avoir une puissance nominale continue maximale de 250 Watts et doit être équipé d’un système de coupure automatique de l’assistance électrique lorsque la vitesse maximale est atteinte ou lorsque le cycliste cesse de pédaler. Les VAE sont donc considérés comme des vélos ordinaires, mais avec une assistance électrique en plus.
C’est justement ce qui peut faire débat et poser problème. Bref, c’est là que le bât blesse. Car ni la puissance ni la vitesse ne sont réellement adaptées à la réalité des usages au quotidien. Ou en tout cas, ne le sont plus.
Augmenter la puissance d’assistance
La puissance d’abord. Certes le niveau d’assistance peut varier en fonction du couple du moteur, mais les constructeurs ne sont pas très diserts sur ce point. Et avec une puissance de 250 Watts, on n’est pas assuré de pouvoir gravir toutes les pentes dans des conditions d’assistance, et donc de confort suffisant. Certes cela reste une assistance, ce qui induit un effort musculaire partagé avec le moteur. Mais il convient quand même de rappeler que l’écrasante majorité des utilisateurs de VAE n’ont pas vraiment pour projet immédiat de faire le Tour de France, et s’en servent d’abord pour se rendre au travail, pour quelques déplacements assez courts, et pour la balade le week-end. Ce sont aussi très souvent des personnes qui ne faisaient pas de vélo auparavant et qui s’y sont mises justement grâce à l’assistance électrique. Dans ce cas de figure, une assistance insuffisante sur d’importants dénivelés peut s’avérer rédhibitoire et décourageante.
D’autre part, la puissance est la même, que l’on soit seul, à vide, ou plusieurs sur le vélo avec des bagages (vélo-cargo), que l’on pèse 50 ou 90 kilos. C’est un non-sens. Alors bien sûr, il vaut mieux parler de couple, mais le niveau de couple d’un VAE est souvent corrélé à son prix, ou à son standing. Les VAE d’entrée de gamme, soit aux alentours de 700/800 euros ont un couple très modeste, souvent situé en-deça de 20 Nm, alors qu’il faudra probablement débourser plus de 2 500 à 3 000 euros pour disposer d’un couple de plus de 50 Nm, voire jusqu’à 80, ce qui évidemment change la donne et permet presque de grimper aux arbres.
Même si l’on sait que la limitation à 250 Watts est aussi un gage d’efficience et de meilleure autonomie de la batterie, peut-être qu’en autorisant une puissance plus importante (400 à 500 Watts) on règlerait plus facilement la question ?
Augmenter la vitesse limite d’assistance
Ensuite, la vitesse. Alors qu’elle est bridée à 32 km/h (20 miles/h) outre-Atlantique, la vitesse maximale autorisée avec assistance en VAE en Europe est donc de 25 km/h. Certes il s’agit d’une allure confortable et sécurisante. Mais, au vu de la façon dont ont évolué les modes de déplacement individuels, notamment en ville, le VAE semble être devenu en quelques années le parent pauvre de la mobilité électrique. Car il est tout simplement devenu le plus lent, en tout cas sur le plat.
Pratiquant le vélotaff au quotidien avec le mien, je le constate chaque jour, les VAE sont souvent les moins véloces de la piste cyclable car à peu près tous les autres mode de transport sont plus rapides. Qu’il s’agisse des trottinettes électriques personnelles, des skates motorisés, des gyroroues… et même des vélos musculaires, tout ce petit monde se déplace tranquillement en moyenne entre 30 et 35 km/h comme sur un tapis roulant. Et je ne parle que des pistes cyclables, puisque le problème est le même sur la chaussée, où, à 25 km/h on est trop lent pour se sentir en sécurité dans le flux automobile.
Alors, quelle serait la vitesse idéale maximale d’assistance pour un VAE ? Disons qu’elle pourrait être fixée raisonnablement et probablement sans grand danger supplémentaire entre 30 et 35 km/h. Ou alors modulée via un système mappé sur le GPS qui adapterait la vitesse max d’assistance en fonction des circonstances, mais c’est peut-être aller un peu loin dans la science-fiction pour nos bons technocrates de Bruxelles.
Améliorer la formation à la qualité
Un autre point qui pose parfois question, celui du sérieux et de la formation des personnels dans les magasins spécialisés. On voit vraiment de tout, et quelquefois le pire, en matière de pédagogie, mais aussi quand il s’agit de préparer et livrer un vélo neuf à un client, avec pour conséquence quelques mauvaises surprises techniques et, plus grave, de sécurité. J’ai pu le constater par moi-même avec la livraison d’un VAE il y a quelques années, dont le dérailleur n’avait absolument pas été réglé ni calibré, ce qui a conduit à une usure prématurée des pignons et de la chaîne, mais surtout à des vitesses qui sautaient régulièrement en plein élan, créant une rupture de pédalage qui catapulte le pied d’appui hors de la pédale. Pire, des freins à patins mal réglés (ou pas réglés du tout), avec les conséquences potentielles que l’on peut imaginer. Peut-être que le législateur devrait se pencher sur la question et imposer quelques règles, une formation ou une charte garantissant que lorsque l’on achète un VAE, celui est parfaitement préparé et apte à prendre la route. Laisserait-on une voiture sortir de la concession avec des freins hasardeux et une boîte de vitesses pas réglée ?
Étendre le BSR à tous les VAE (voire à tous les vélos)
Enfin, au chapitre des « vides juridiques », nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer ici, il nous semble que le BSR (Brevet de Sécurité Routière) obligatoire pour les speed-bikes capables de rouler à 45 km/h devrait être étendu à tous les VAE, tant on voit des comportement aberrants de la part de VAEistes qui visiblement peuvent s’offrir un engin à 3 500 euros mais n’ont pas le début du commencement de la maitrise et de la connaissance des règles de conduite et de circulation, jusqu’à ignorer ce qu’est une priorité à droite ou l’impérieuse nécessité de regarder derrière soi quand on change de direction. Et je parle de personnes visiblement « éduquées », pas de têtes brûlées sans cervelle. Alors certes, c’est une contrainte supplémentaire, et généralement on n’aime pas trop ça (moi le premier), mais quand l’enjeu est la sécurité de chacun, cela vaut peut-être le coup d’y réfléchir, quitte à simplifier le truc en quelques règles faciles à retenir.
En conclusion
Avant d’imposer une immatriculation dont on peut douter de l’efficacité aux VAE et aux trottinettes électriques, peut-être que le législateur devrait se pencher d’abord sur certains angles morts de la pratique de nos modes de déplacement favoris, car il y a encore certainement un peu de grain à moudre en matière de sécurité et de facilitation afin de conquérir un plus vaste public.
Plusieurs inexactitudes
tout d’abord sur le prix de vae corrects, il est très facile surtout avec la guerre des prix actuelle de trouver des vae corrects aux alentours de 1000€ -voir la gamme Intersport par exemple-
Ensuite sur la facilité à monter les côtes, si on prend un vae a moteur central même de bas de gamme le fait de moduler le couple a la roue arrière en changeant de vitesse permettra de monter n’importe quelle côte.
Enfin sur la vitesse des vélos mécaniques sur le plat qui est plus aux alentours de 20 kmh que 30, sauf en ce qui concerne les sportifs…
Par contre rouler a 32 plutôt que 25 demande quand même une bonne maîtrise, risque de dérapage et chute en virage sur mouillé…
Bonjour,
Le vélo a assistance doit d’abord être un vélo. Il existe une myriade de moyens de transports. Par pitié, arrêtons cette course a l’armement. Les anciens ont déjà inventé la motocyclette…
Je suis d’accord sur l’importance de disposer d’une couple suffisante sur les pentes les plus escarpées mais je pense aussi qu’augmenter la puissance actuelle ne serait pas conseillé à moins d’installer des freins plus efficaces et cetera. En ce qui concerne la possibilité du BSR et/ou casque obligatoire(s), j’ai peur qu’il tuerait le marché des ebikes/trotinettes car à cette conditions les « équivalents 50/125 » deviendraient plus intéressants.
le but d’un VAE, n’est pas d’aller plus vite, mais d’arriver moins transpirant
Je suis d’accord. Si j’ai bien compris, l’article conseille d’augmenter couple et puissance pour mieux gérer les montées mais je pense que (si techniquement possible) pour toucher au but il serait plus conseillé d’augmenter seulement la couple en gardant puissance et vitesse actuelles. Selon moi, si quelqu’un a besoin de performances « globales » devrait plutôt opter pour un équivalent 50 ou 125..
Et les clignotants? Personne n’y a jamais pensé depuis 10 ans! Incroyable!
Bonjour au Québec pour les vae ces 32 kilomètres on a droit au bouton sur le guidon et au moteur 500 watts max, et pour les speedbike ces la réglementation de nos mobylettes ces à dire puissance du moteur électrique illimité ou combustion 50 cc ,clignotant, plaque annuelle obligatoire et bridage à 70 kilomètres heure. Dans les rues ou sur les pistes cyclable de ma petit ville un speedbike vas ce faire verbaliser
Bonjour, je suis tout à fait d’accord pour aligner la vitesse maximum des VAE sur la vitesse minimum des voitures en ville.
Afin de supprimer des voitures qui se traine, alors qu’elles peuvent rouler à 30 k/h et qu’elle ne peuvent doubler du fait des rues qui sont de plus en plus étroites.
Est-ce qu’il faudrait augmenter la vitesse des cyclomobiles légers aussi ?
Avec 2kw on est a l aise dans la circulation et ça coûte rien sur amazon. Disques de freins 180 Mm sont nécessaires pour rouler en sécurité a 30/35 kmh. Au delà ce n est plus raisonnable sans casque
Alors là, BRAVO pour ces remarques toutes pertinentes et que je soutiens depuis longtemps. J’ai 70 ans et 58 de vélo. J’ai aussi une pathologie aux jambes et j’ai fait remarqué a Bosch que leur moteur trop intelligent ne m’aidait plus beaucoup dans les tres longues côtes où mon effort et la cadence faiblissait. Idem les 25 km/h inférieurs de 5 des voitures en zone 30. Insupportable pour la sécurité. Idem pour les vélos non réglés. Je demande d’ailleurs un contrôle d’homologation technique pour autoriser la mise sur le marché ( trop de velos mal conçus et dangereux ). Idem pour les errements de néo-cyclistes…
Bref, tout est juste et pertinent.
Je suis tout à fait d’accord, je pratique le VAE depuis 3 ans et l’été les pistes cyclables sont impraticables entre les piétons qui marchent à plusieurs de front et les cyclistes qui avancent comme des tortues j’ai un VAE de 1000W réglé à 35 KM/h ???
Oui en fait je pensais comme vous mais non il ne faut pas faire ce que vous dites.
Il faut contraindre les vae sinon on va se trouver avec des SUV vélo incontrôlables et des morts.
Il n’y a aucune urgence à aller plus loin je velotaf depuis 45 ans et j’ai depuis 6 mois un vae longtail.
Puissance et couple oui parfois c’est bas mais ça passe en pédalant.
Vitesse a 25 hmh ? C’est déjà trop en circulation dense et avec 2 enfants a l’arrière ça suffit…. J’aimerai un mode bridé a 1520 kmh max
Examens obligatoire ? Si ça vous fait plaisir mais c’est vaporware rien ne vaut la pratique.
Néo cyclistes qui font nawak oui et alors on est tous passé par là.
Le vélo le vae c’est souplesse et liberté mais ça doit rester doux
Le plus important c’est de faciliter les déplacements pas de les contraindre
Vous voulez plus de puissance plus de vitesse ? Alors prenez un soeedbike une mobylette une moto une voiture mais pas un vélo.
N’oubliez jamais les lois de la physique… L’ énergie est le carré de la vitesse. Donc passer de 25 a 32 kmh c’est un facteur 49…. Pas un facteur 7….
A 32 un choc est mortel
Comment alors justifier que la vitesse des vélos musculaires ne soit pas bridée (ou limitée par la loi) dans ce cas là ? Sur le plat, n’importe-qui atteint 30 km/h voire plus avec un musculaire sans forcer, alors qu’on est plafonné à 25 en VAE. Bien sûr on peut pédaler plus fort pour atteindre 30 mais une personne pas spécialement sportive tiendra à peine 30 secondes vu le poids, les frottements et l’inertie du VAE. Je pense vraiment que 30 km/h serait un parfait compromis, pas spécialement pour gagner du temps mais simplement pour être mieux intégré dans le flux de circulation, sur et hors piste cyclable. Les canadiens et américains ne sont pas plus idiots que nous, et aussi sécuritaires, et là-bas la vitesse est bridée à 32 km/h.
C’est une erreur de penser que les utilisateurs de VAE ne sont pas des sportifs qui font de longues distances.
Pour beaucoup c’est aussi une façon de faire encore plus de distances sur plusieurs jours malgré l’âge qui avance.
C’est une excellente façon de faire du tourisme.
Il n’y a pas que le vélo en ville !!!
Concernant, la vitesse légale, les trotinettes à 30 ou 35km/h qui dépassent les VAE sont tous simplement illégales.
Et oui : c’est aussi 25km/h max pour les trotinettes.
Les trotinettes gyropodes ou autres véhicules motorisés non homologués sont illégaux.
La seule stupidité, comme d’hab’, c’est de laisser l’illégalité envahir les trottoirs, les pistes cyclables et les rues.