Accusé d’abus de position dominante, l’équipementier allemand a fait l’objet de plusieurs perquisitions au cours des derniers jours.
Figurant parmi les équipementiers leaders du vélo électrique, Bosch est dans le viseur de l’Autorité italienne de la Concurrence (AGCM). Cette dernière a ouvert une enquête sur un éventuel abus de position dominante sur le marché européen des systèmes d’entrainement pour vélos électriques.
Selon l’AGCM, Bosch n’aurait pas permis « l’interopérabilité électrique et numérique » entre ses systèmes d’entrainement et le système ABS conçu pour les vélos électriques et développé par la société italienne BluBrake. Une stratégie jugée « injustifiée » par l’autorité italienne de la concurrence.
Spin-off de l’Université Polytechnique de Milan fondée en 2015, l’entreprise italienne aurait elle-même reconnue que les contraintes imposées par Bosch l’empêchaient de proposer son équipement à la plupart des fabricants de vélos électriques.
Selon le premier rapport d’enquête, Blubrake aurait été contactée fin 2018 par un fabricant de vélos électriques pour évaluer la possibilité d’intégrer son ABS sur un modèle de vélo équipé d’un système Bosch. Après quelques adaptations, les tests débutent l’année suivante et le fabricant approuve la solution. Mais Bosch menace de ne pas appliquer la garantie si un ABS autre que le sien était intégré à ses systèmes. Début 2020, le fabricant lance tout de même la production de vélos associant le système Bosch à l’ABS BluBrake. Il fait finalement machine arrière et d’abandonner la collaboration avec la startup italienne suite aux mises en garde de l’équipementier allemand.
Selon Blubrake, un événement similaire s’est produit en 2020 avec un autre fabricant de vélos électriques. Après une première commande portant sur un nombre important d’ABS Blubrake associés aux systèmes Bosch, le fabricant a suspendu près de 90 % des commandes avant d’annuler plus des deux tiers d’entre elles.
À lire aussiCowboy : le fabricant de vélos électriques accusé de vol technologiqueSi la condamnation de Bosch n’est pas encore effective, l’AGCM révèle que plusieurs perquisitions ont déjà eu lieu dans les locaux de l’équipementier et de certains de ses partenaires. Une opération internationale menée avec l’aide des autorités allemandes et néerlandaises de la concurrence. Des inspections ont également été réalisées en Italie, avec l’aide de l’unité spéciale antitrust de la police financière italienne.
La suite de votre contenu après cette annonce