Vélos, scooters, motos… Suzuki a présenté les deux-roues électriques les plus cool du salon de Tokyo !

Suzuki

Si Suzuki ne s’est pas encore prononcée autour de ses motos électriques, la marque prévoit un large éventail de solutions pour les déplacements urbains. Revue de détail à Tokyo.

Prudente, elle aussi, en matière d’électrification, la firme d’Hamamatsu réfléchit de plus en plus à aborder son virage énergétique. Au milieu de son plan d’attaque qui prévoit une neutralité carbone d’ici à quelques années, Suzuki dessine son plan produit. Et le nouveau Tokyo Mobility Show a été l’écrin parfait pour ce manifeste : au milieu de ses prochaines voitures électriques annoncées par les eVX Concept et eWX Concept, la marque japonaise à levé le voile sur une suite complète d’engins urbains, répondant à tous les besoins : vélo à assistance électrique, scooter, trottinette ou même des engins de mobilité pour les séniors… Suzuki n’oublie absolument personne. L’éventail de nouveautés est même l’un des plus larges de tous ceux que nous avons pu découvrir lors de cette édition du salon de Tokyo, et assurément le plus cool !

Des engins pensés pour le dernier kilomètre

Ce plan a notamment été présenté par Toshihiro Suzuki, le président de la marque japonaise. Et c’est peu dire que la firme donne de l’importance à ses solutions de mobilité puisque c’est à bord du nouveau Suzu-Ride que le PDG, casqué, a décidé de faire son entrée en scène. Une coolitude soulignée par le capital sympathie dégagé par ce nouveau concept, qui profite, tout comme le Suzu-Cargo, d’une nouvelle catégorie au Japon : la Specified Small Motorized Bicycles. Dans les grandes lignes, ce nouveau chapitre au code de la route local facilite la circulation des trottinettes en assouplissant certaines exigences.

Ces deux concepts reprennent donc le principe technique d’une trottinette électrique, mais reposent sur un plancher plus large pour recevoir quatre roues motrices. Moteur et batterie peuvent donc être similaires pour permettre à l’engin de filer jusqu’à la limite de vitesse légale de 25 km/h. Cependant, la version Cargo à l’empattement allongé permet aussi d’emporter une batterie plus grosse pour répondre aux besoins des utilisateurs de cette déclinaison. Ces concepts connaitront-ils une concrétisation en série ? Il a sans doute été trop tôt pour l’évoquer avec les équipes en charge du projet, qui ne nous ont pas communiqué de calendrier. Mais que ce soit dans la forme ou dans la présentation, tout porte à croire qu’ils ne devraient pas tarder à intégrer le catalogue de la marque !

Un speed bike pliable pour Suzuki !

C’est aussi le cas des autres cyclos présentés. Sans surprise, ou presque, Suzuki frappe à la porte du segment des cyclomoteurs avec l’e-PO. Un nom qui n’est pas sans évoquer la mini moto PV50 EPO des années 80, motorisée par un moteur de 50 cm³. Et c’est justement la catégorie à laquelle répond ce vélo qui cache bien son jeu : aux modes vélo et assistance, il propose également un mode 100 % électrique qui lui permet de filer jusqu’à 45 km/h sans aide humaine !

Ce cyclomoteur a été développé en partenariat avec Panasonic Cycle Technology. Plus précisément, le e-PO repose sur le Panasonic Off Time, identique en tout point à l’exception du moteur électrique, qui semble désormais issu de la gamme GX de Panasonic. Un des avantages et non des moindres, ce cyclo’ est pliant peut être transporté dans le coffre d’une voiture ou être rangé facilement à destination. Une solution technique qui nous séduit fortement à la rédaction de Cleanrider. Hélas, le Suzuki e-PO n’est pour le moment qu’au stade de concept-bike, même si la frontière de la grande série n’est plus très loin.

Même trajectoire pour le Suzuki e-Choinori, qui fait le choix d’une configuration technique diamétralement opposée : si l’e-PO est un vélo avec la puissance d’un scooter, le e-Choinori est un scooter avec un moteur de… vélo. Le scooter est parfaitement identique au Choinori thermique de 2003 et conserve son architecture. On y retrouve cependant à la place du réservoir apparent un profond compartiment pour y range un casque bol et quelques affaires.

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La capacité de la batterie, amovible et sécurisée par une serrure, n’a pas été communiquée, mais elle devrait pouvoir alimenter le moteur sur une dizaine de kilomètres. Voilà qui annonce des performances modestes de son moteur, là encore fournit par Panasonic Cycle Technology, qui entraîne la roue arrière par une chaîne. A noter que le e-Choinori ne dispose pas de suspension à l’arrière. La selle est épaisse et moelleuse, mais les sorties pourraient être rudes avec les vertèbres.

Des engins de mobilité personnels futuristes

En revanche, Suzuki s’est aussi permis de rêver avec quelques concepts qui ne verront sans doute jamais le jour. On retrouve parmi ceux-ci le MOQBA, une impressionnante vision d’un scooter électrique pas comme les autres : avec ses quatre bras motorisés, le concept permet à l’utilisateur de monter des rampes d’escaliers, le tout en maintenant l’assise parfaitement à l’horizontale. Avec sa silhouette futuriste et branchée, il s’adresse notamment aux personnes à mobilité réduite ainsi qu’aux séniors pour leur permettre de se déplacer sans aucune difficulté.

Doté d’une autonomie proche de 80 km et d’une vitesse de pointe de 30 km/h sur le plat, il affiche une modeste fiche technique, en phase avec ses ambitions. Car en plus d’être un moyen de déplacement à l’épreuve des obstacles urbains, il dispose aussi d’un mode civière pour venir en aide à des blessés dans des zones difficiles d’accès. Hélas, si ses attentions sont louables, il ne verra jamais le jour comme le concèdent les designers de l’engin : imposant et très technique, il ne sert que de laboratoire pour imaginer le fauteuil roulant du futur.

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Cette volonté de permettre aux personnes âgées de se déplacer plus facilement est partagée avec la majorité des grands constructeurs japonais. Comme les autres, Suzuki dispose même d’un catalogue dédié en proposant des véhicules déjà modifiés, mais aussi des quadricycles spécifiques. C’est ceux-là qui ont motivé les designers pour développer le Suzuki GO!. Plus attrayant que les engins motorisés habituels, il s’adresserait aux personnes aux libertés de mouvement limitées, mais toujours sensibles au design ou ne voulant pas rouler avec une tristounette Senior Car. L’exercice de design séduit en conjuguant parfaitement la praticité au style. Mais les utilisateurs devraient se montrer très patient avant de pouvoir l’acheter.

Quelle suite pour ces concepts ?

Au Tokyo Mobility Show, Suzuki a démontré son ambition de proposer de nouvelles solutions de mobilité urbaine, en plus de ses deux-roues habituels. A ce titre, la marque a davantage survolé le Suzuki e-Burgman, déjà présenté plus tôt cette année. La marque a préféré miser sur l’inédit Burgman HySE, fonctionnant à l’hydrogène. Reposant sur un Burgman 400, ce prototype sert de laboratoire pour le développement d’une mécanique fonctionnant à l’hydrogène. Une énergie chère à Suzuki, comme beaucoup d’autres constructeurs japonais, pour contourner les limites techniques de la mobilité électrique au Japon. Reste que la volonté n’est pas nouvelle ici : la firme d’Hamamatsu a déjà travaillé sur un Burgman Fuel-Cell à partir de 2010, et a même laissé à la police londonienne une flotte de prototypes.

Si les solutions à l’hydrogène peinent encore à satisfaire malgré les différents développements, à l’image de l’étonnant Yamaha HySE qui fait aussi partie du projet commun entre Toyota, Honda, Kawasaki, Yamaha et Suzuki, les concept-bikes électriques nous ont particulièrement séduit. Certes, de notre point de vue d’européen, nous avons sans doute un peu de mal à imaginer les engins personnels fouler la voie publique. Mais cela est courant au Japon, notamment en dehors des grandes villes. En revanche, les projets comme les Suzu-Ride, e-Choinori ou e-PO auraient toute leur place chez nous comme partout ailleurs. L’idée d’un catalogue dédié aux solutions de micro-mobilité, comblant le fossé entre les parties auto et moto, aurait du sens. Mais il faudra donc patienter encore un peu pour voir si Suzuki donnera une suite à ces derniers concepts, au demeurant très proches de la réalité.

Soufyane Benhammouda
Soufyane Benhammouda

Journaliste, essayeur

Passionné depuis son plus jeune âge par les mécaniques de pointe, Soufyane éprouve désormais une attirance toute particulière pour la mobilité électrique, qu'elle soit à deux ou quatre roues. Supertesteur pour Automobile Propre, il intervient ponctuellement au sein de la rédaction de Cleanrider.


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