On a testé le Bosch PX : un moteur pour ceux qui aiment rouler, randonner… et kiffer

Polyvalent, souple, silencieux et plutôt nerveux quand il le faut : lors d’une courte prise en main du nouveau moteur Bosch Performance Line PX en Allemagne, nous avons pu vérifier que ce moteur avait tout pour devenir le nouveau best-seller de la gamme Smart System.

Depuis plusieurs mois, les nouveautés s’enchaînent côté motorisations vélo. Mahle a présenté un M40 de 105 Nm, DJI a boosté son Avinox à 1000 W, et Bosch a récemment revu ses Performance Line CX, SX et Performance Line classique. Dans ce contexte où la course à la puissance est vive, le moteur Bosch Performance Line PX vient s’intercaler entre le Performance Line « tout court » et le CX, avec une orientation très randonnée/VTC.

Sur le papier, il développe jusqu’à 90 Nm, 700 W et 400 % d’assistance, pour un poids contenu de 2,9 kg. Il peut aussi être personnalisé via l’application eBike Flow, si le fabricant du vélo le permet.

Une prise en main rapide mais instructive

Notre essai a eu lieu à Schlangenbad, dans les collines boisées du Land de Hesse, à environ 350 m d’altitude. Une boucle d’environ 10 km, avec 190 m de dénivelé positif, mêlant chemins rocailleux, sableux et terreux. Un terrain représentatif de la randonnée légère à moyenne intensité.

Le moteur équipait ici un vélo de type VTC : le Vélo de Ville AEB 990 Pro, monté en pneus Schwalbe Green Marathon, avec transmission eShift et ABS roue avant. Le moteur était configuré sur sa valeur standard de 85 Nm (et non en mode 90 Nm). Dès les premiers tours de pédale, on retrouve la patte Bosch : un petit boost en mode Turbo, puis une assistance linéaire et fluide. Pas d’à-coups, pas de mollesse : c’est doux, constant, naturel, efficace. En montée, le mode Auto se montre parfaitement calibré et permet de jouer avec les relances sans perte de dynamisme.

Une assistance linéaire, souple… et Bosch à 100 %

Dès les premiers coups de pédale, le moteur PX confirme sa filiation : on est bien dans l’univers Bosch. L’assistance est souple, fluide, sans à-coup, même en mode Turbo. Ce dernier procure un petit surcroît de punch au démarrage, mais sans brutalité. Ensuite, l’assistance reste très linéaire, parfaite pour maintenir un bon rythme en montée ou relancer après un virage.

On n’a pas utilisé le réglage à 90 Nm, seulement la configuration par défaut à 85 Nm — déjà très satisfaisante. La seule modification apportée via l’application eBike Flow a été la cadence cible, abaissée de 70 à 65 tr/min, pour un pédalage plus coulé. Résultat : un moteur extrêmement plaisant, sans besoin de retouche supplémentaire.

Mode Auto au top, résistance quasi imperceptible

Sur les montées longues mais régulières du parcours, le mode Auto a brillamment fait le job. Pas besoin de changer de mode : le système adapte parfaitement l’assistance à l’effort, à la pente et aux variations de rythme. Même en forçant un peu le tempo, le Bosch Performance Line PX a parfaitement suivi, sans à-coups ni fatigue perceptible. La température extérieure de 20 °C a sans doute aidé, mais aucun signe de surchauffe ou de bridage n’a été constaté.

Et une fois les 25 km/h dépassés ? Là aussi, bonne surprise : la résistance du moteur est quasi inexistante. Il est très facile de filer à 30 ou 35 km/h à la seule force des jambes. C’est presque au niveau du SX, pourtant plus léger et orienté route/gravel.

Le PX se montre plus silencieux qu’un CX, mais à ce niveau de bruit réduit, la différence devient très subtile. En tout cas, c’est un moteur discret, bien isolé mécaniquement. Côté architecture, Bosch a fait le choix de roulements 100 % métal, à la différence du CX Gen 5 qui utilise du nylon pour gagner quelques grammes. Le message est clair : le PX est pensé pour durer.

eShift et ABS : l’expérience Smart System complète

Le vélo d’essai était aussi équipé de deux fonctions Smart System intéressantes :

• L’ABS Bosch, uniquement à l’avant, a montré toute son efficacité sur terrain stabilisé ou rocailleux en descente. On freine, le vélo glisse un peu, mais reste droit et contrôlable. Pas de guidonnage, pas de frayeur. Une vraie sécurité, pour un surcoût annoncé de 200 € sur les vélos équipés.
• L’eShift, qui gère le passage automatique des vitesses, s’est montré plutôt efficace sur rythme régulier. Lors de changements plus brutaux, il peut être un peu lent à la détente, mais on peut reprendre la main immédiatement en manuel, sans latence.

À noter : lors du test presse, nous avons assisté à une panne moteur sur un autre vélo équipé eShift. Par curiosité, nous avons interrogé Bosch : lorsque le moteur est en défaut, il n’est plus possible de changer de vitesse, même manuellement. En revanche, si la batterie est vide, l’eShift reste opérationnel grâce à une petite réserve d’énergie dédiée.

Un moteur qui coche presque toutes les cases

Ce Bosch Performance Line PX a tout du moteur caméléon. Parfaitement à l’aise en randonnée, balade sportive, ville vallonnée ou longue sortie mixte. Il coche toutes les cases du « vélo pour rouler partout sans se poser de questions », et c’est probablement pour cela qu’on l’a tant apprécié.

Notre sortie était courte, et on attend de pouvoir l’utiliser plus longuement pour se prononcer définitivement. Mais en l’état, tout laisse penser que ce PX est un excellent choix pour tous les usages… sauf les plus techniques, qui resteront l’apanage du CX ou du Performance Line CX-R.

Caractéristiques techniques de la gamme Bosch Smart System (2025–2026)