Pour leur 19e édition, les Journées Nationales des Voies Vertes changent de nom pour devenir la Fête des Voies Vertes. L’occasion pour nous d’examiner la place du vélo électrique sur ces fameuses voies cyclables.
Depuis 2004, l’Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes (AF3V) vise au travers de cet événement à développer son réseau. Intégrée en 2012 à la Semaine européenne de la mobilité qui se déroule chaque année entre le 16 et le 22 septembre, la Fête des Voies Vertes sert désormais un objectif plus vaste : il s’agit “d’inciter le plus grand nombre de personnes à adopter une démarche écocitoyenne pérenne en privilégiant les déplacements doux et alternatifs à l’« autosolisme »”, précise l’AF3V dans un communiqué.
Pour ce faire, l’association œuvre pour la tenue d’événements autour des voies vertes en France, dans l’espoir de démocratiser encore plus l’usage du vélo sous toutes ses formes. Ces événements sont recensés sur une carte de France interactive, pour une recherche simplifiée.
De plus en plus de vélos à assistance électrique
En tant qu’utilisateurs très réguliers de vélos à assistance électrique, chez Cleanrider nous partageons bien sûr la vision de l’AF3V, convaincus que le vélo a de très beaux jours devant lui. La proportion de vélos à assistance électrique évoluant sur les voies vertes et véloroutes est d’ailleurs en forte hausse ces dernières années. “Sur la ViaRhôna, la part des vélos à assistance électrique est passée de 5 à 20 % entre 2017 et 2022, pour une fréquentation multipliée par 2,5 sur la même période”, nous précise Pierre Hémon, le président de l’AF3V. Une part du VAE en croissance, et aux effets positifs, puisque “cela a ouvert le vélo à tout un public nouveau, à des gens qui sinon ne feraient pas de vélo, à des familles avec enfants dans des remorques ou en vélo-suiveur, par exemple”, ajoute-t-il.
“Il n’y a pas de souci majeur avec l’usage des vélos à assistance électrique sur les voies vertes, puisqu’ils se comportent comme des vélos classiques. Il peut éventuellement y avoir certains conflits d’usage avec des cyclistes sportifs qui souhaitent s’y entraîner. Or les voies vertes ne sont pas faites pour s’entraîner pour une course à vélo, elles sont ouvertes aux cyclistes, mais aussi aux piétons, aux rollers, aux fauteuils roulants, aux familles…”
Un réseau de bornes de recharge balbutiant
Il reste cependant beaucoup de chemin à parcourir pour développer les infrastructures et c’est justement là que le bât blesse. En effet, tandis que près d’un vélo vendu sur trois est électrique, comment expliquer que ces fameuses voies vertes ne comportent pas plus de bornes de recharges pour batteries de vélos électriques ?
Les très populaires pistes cyclables La Loire à Vélo et La Vélo Francette ont certes ouvert la voie dès 2017 avec l’installation de plusieurs dizaines de bornes de recharge, mais l’initiative semble avoir bien du mal à faire des petits.
Exemple cinglant de cette rareté, mis en avant dans un article de Ouest-France paru le 18 août dernier : sur les 3 000 km de pistes cyclables réparties sur le département de l’Ille-et-Vilaine, pas une seule borne de recharge n’est présente !
Développer les services
Comme nous le rappelle Pierre Hémon, il faut plutôt compter sur lieux labellisés “Accueil vélo”, censés disposer de prises pour recharger les batteries de vélos électriques. Rien ne garantit toutefois que l’on pourra effectivement faire le plein en arrivant sur les lieux, les établissements labellisés accueil vélo étant peu nombreux à indiquer cette possibilité et fournissant surtout des prestations d’accueil, de restauration, de réparation ou d’hébergement.
Pour le président de l’AF3V, “il y a le sujet de la recharge des vélos à assistance électrique et de l’augmentation du nombre de bornes sur les voies vertes ; cela progresse tout doucement”. Au-delà des bornes, c’est surtout l’offre de services offerts aux touristes à vélo qui doit se développer d’après lui : “il faudrait plus d’aires de repos et de pique-nique, avec des recharges, des toilettes, tout un ensemble de services et plus d’informations sur les villages à proximité. Il y a encore beaucoup à faire en termes de qualité de service”.
Un développement motivé par les perspectives économiques, mais également par les ambitions politiques, puisque “la France vise à devenir la première destination touristique à vélo en 2030” (dans le cadre du plan Destination France), rappelle Pierre Hémon. “Il faudra une certaine qualité de services pour atteindre cet objectif, y compris pour ce qui concerne les bornes de recharge”.
La loir à Vélo est très bien dotée en casiers de recharge pour vélo électrique. Malheureusement, ils sont vandalisés. À Montreuil-Bellay, Fontevraut, Gennes, ils sont totalement détruits. Comment résoudre ce problème ?