Vélos électriques : la France bat (encore) un record en 2022

L’Observatoire du Cycle a livré ses données pour le marché 2022 français. Le secteur des vélos à assistance électrique est en excellente santé avec des ventes records et les perspectives à moyen terme sont encourageantes avec de nouveaux types de vélos et une fabrication 100% française.

Comme chaque année, l’Union Sport & Cycle propose l’Observatoire du Cycle pour le marché français. Après une période compliquée liée à la crise sanitaire où les stocks de vélos se sont faits rares, l’année 2022 a marqué un retour à la normale. Il est désormais bien plus simple de trouver un vélo en magasin ou en ligne où les stocks sont élevés. Et si la demande des consommateurs reste stable par rapport à l’année précédente, l’offre ne cesse de s’élargir avec l’émergence de nouvelles marques. Le VAE est par ailleurs le moyen de transport électrique le plus vendu en France, juste devant les trottinettes électriques.

Près de 30 % de ventes en électrique

Une croissance annuelle de 12 % sur les ventes — En 2022, les ventes de vélos électriques en France ont bondi de 12 % par rapport à 2021

Les vélos à assistance électrique continuent leur percée dans l’Hexagone. En 2022, 28 % des cycles vendus étaient pourvus d’une motorisation. Cela représente un peu plus de 738 000 VAE, un chiffre qui se traduit par une croissance de 12 % en un an. C’est en revanche toujours inférieur à d’autres pays européens tels l’Allemagne (48 % des ventes) et surtout les Pays-Bas où 57 % des ventes sont électriques.

On peut néanmoins parler de retard encourageant pour le marché puisque cela laisse entrevoir une marge de croissance assez intéressante pour les vendeurs. Selon les estimations de l’Observatoire du Cycle, un tiers des vélos vendus en 2025 devraient être électrifiés et la barre symbolique des 50% serait franchie en 2030.

Les Français achètent surtout en boutique spécialisée ou multisport

Volume de vente des VAE

On trouve désormais des VAE un peu partout. Dans les boutiques de cycles et les magasins multisports (Decathlon, Intersport etc) évidemment, mais aussi sur internet, dans les grandes surfaces alimentaires (les supermarchés) et même dans les grandes surfaces de distribution telles Norauto ou Feu Vert pour n’en citer que deux.

En volume, les achats se font néanmoins majoritairement dans les boutiques spécialisées (47 %). Les magasins multisports affichent néanmoins une grande progression avec à présent 38 % des achats qui sont réalisés dans ce type de boutique. Il ne reste donc que quelques miettes pour les grandes surfaces, pour le moment toutefois. À noter que seuls 3 % des achats se font en ligne, le vélo restant pour beaucoup un produit à essayer avant toute chose.

En valeur, l’ordre établi est sensiblement le même, mais reste instructif. En croisant les données avec celles du volume, on peut comprendre que les boutiques spécialisées se concentrent avant tout sur les modèles de milieu et haut de gamme, ce qui permet de représenter près de deux tiers du chiffre d’affaires annuel du marché. Inversement, les données montrent bien le marché attaqué par les grandes surfaces alimentaires et de distribution : l’entrée de gamme.

Prix moyen des VAE en fonction des canaux de distribution

Une analyse corroborée avec le prix moyen constaté dans les différents canaux de distribution. Si le panier moyen est de 2 757 € dans une boutique spécialisée, il tombe à 1 326 € dans les enseignes multisport et à moins de 1 000 € dans les grandes surfaces. Les achats sur internet se font également sur des modèles de milieu et haut de gamme avec un tarif moyen de 1 966 €. Au final, le prix moyen d’un vélo électrique est désormais de 1 965 €, un montant globalement stable sur un an, mais qui aura plus que doublé en dix ans.

Les vélos urbains en tête des ventes, les VAE cargos ont le vent en poupe

Volume de vente des différents types de VAE

Si les VAE urbains dominent encore les ventes avec 265 000 unités vendues sur un an, ils sont talonnés par les VTC électriques (autrement appelés vélos trekking par certains fabricants), en forte hausse (229 000 unités) et dont l’avantage est d’être aussi à l’aise en ville que pour les sorties en campagne. Mais le secteur le plus porteur reste celui du vélo cargo à assistance électrique. Si le volume de ventes est encore faible (33 000 unités), il est en hausse de 96 % sur un an.

Un secteur d’avenir tant pour les utilisations familiales qu’utilitaires. Et cela, pas uniquement en nombre de ventes sèches, mais aussi pour tout ce qui tourne autour de ces vélos atypiques. Le secteur des accessoires est ainsi en pleine effervescence autour des cargos qui peuvent laisser libre cours à l’imagination des équipementiers.

Les pièces et accessoires : un marché à 1,16 milliard d’euros

Le marché des pièces et accessoires reste pratiquement stable avec une progression de 1,2 %. Les canaux de distribution traditionnels sont particulièrement prisés, les cyclistes délaissant même légèrement Internet à leur profit. Les achats numériques restent néanmoins solides avec 34 % des ventes réalisées dans les boutiques en ligne. En tête, on trouve les magasins multisports – spécialistes des accessoires, il faut dire – tandis que les boutiques physiques spécialisées représentent 29 % de la valeur. Ces boutiques sont plutôt plébiscitées pour leur capacité à réparer les vélos, elles assurent d’ailleurs 74 % des actes de maintenance.

Un avenir 100% français selon le Ministre délégué chargé de l’Industrie

Invité à s’exprimer autour de la question de l’avenir du cycle en France, M. Roland Lescure – Ministre délégué chargé de l’Industrie – a été assez clair : celui-ci sera 100 % français. L’État a ainsi pour objectif principal de porter à 2 millions le nombre de vélos produits et assemblés en France.

Notre pays devra continuer ses efforts pour développer ses propres éléments (cadres, freins et même batteries) de manière que l’on puisse fabriquer, en France, tous les éléments d’un vélo à assistance électrique. Un objectif est d’ores et déjà fixé : arriver à produire des VAE 100 % français dès 2030.

L’avenir est aussi dans le recyclage des batteries

Et si l’avenir des VAE s’annonce radieux avec de plus en plus d’unités écoulées, il faut dès à présent prendre les devants pour la filière du recyclage de batteries. Élément remplaçable, il représente déjà plus de 115 tonnes de déchets à recycler. Les filières se mettent en place avec un réseau de recyclage complet alliant points d’informations, de collecte et centre de tri.

Pour l’heure, seuls 65 % des métaux d’une batterie de VAE sont recyclables. L’évolution des unités de recyclage pour les batteries des voitures électriques permettra toutefois de profiter au secteur des VAE avec, à la clé, un indice bien supérieur.