Mahle dégaine le M40 : 105 Nm pour aller chercher Bosch et DJI en VTT

Avec le M40, Mahle présente son tout premier moteur central pour vélo électrique. Léger, compact et particulièrement puissant, ce nouveau bloc de 105 Nm vise les VTT, les VTC et les vélos de trekking. Un vrai tournant pour la marque allemande.

Depuis plusieurs mois, le marché du vélo électrique assiste à une véritable émulation côté motorisation. Bosch a ouvert le bal à l’automne dernier avec la 5e génération de son moteur Performance Line CX, déjà très réussi… et récemment encore boosté par une mise à jour logicielle qui en augmente la puissance à 100 Nm. De son côté, DJI, nouveau venu ambitieux, a présenté son moteur Avinox il y a près d’un an. Les premiers vélos équipés arrivent enfin sur le marché — et là encore, une mise à jour récente vient en décupler les performances. Même ZF, jusque-là plus discret dans le secteur, a surpris avec son moteur Centrix, à la fois ultra compact et redoutablement prometteur.

Une chose est claire : la course à la puissance, à l’intelligence logicielle et à l’intégration bat son plein. Et dans ce contexte très dynamique, Mahle entre dans l’arène avec une proposition inédite. Jusqu’ici, la marque allemande s’était fait un nom sur les systèmes compacts pour vélos urbains, route ou gravel. Le X20, leur produit phare, est l’un des moteurs dans le moyeu les plus légers du marché (seulement 1,4 kg), mais il ne développe que 23 Nm de couple. Le X30, un peu plus récent, grimpe à 45 Nm quand les X35 et X35+ sont à 40 Nm. En clair, ces systèmes étaient réservés à des usages modérés, loin des exigences du VTT électrique engagé où des aventures en VTC / trekking.

Mahle passe la vitesse supérieure avec le M40

Avec le M40, Mahle change clairement de catégorie. Ce nouveau moteur central délivre jusqu’à 105 Nm de couple et 850 W de puissance maximale. On est donc dans la même cour que les Bosch CX ou les DJI Avinox. Le tout dans un bloc compact et bien intégré, construit en magnésium — un matériau haut de gamme déjà utilisé chez Bosch pour son CX-R, mais ici dans un format bien moins imposant (5 kg pour l’ensemble du système ; 2,5 kg pour le moteur seul).

Mahle met aussi le paquet côté capteurs, avec un ensemble complet capable d’ajuster l’assistance en temps réel pour offrir un comportement fluide, précis et contrôlé. C’est l’une des grosses tendances du moment : chez Bosch comme chez DJI, la multiplication des capteurs permet une réponse instantanée, même quand la cadence de pédalage grimpe ou que la pente se fait raide. Le M40 s’inscrit pleinement dans cette philosophie. L’objectif ? Maintenir le contrôle total, même quand le moteur pousse fort.

À lire aussiTest Bosch Performance Line CX : ce nouveau moteur pour vélo électrique nous a mis une claque

Deux batteries pour s’adapter aux usages

Mahle accompagne son nouveau moteur M40 de deux batteries 48 V conçues en Europe. L’iM5, d’une capacité de 534 Wh, vise la légèreté : l’ensemble moteur + batterie reste sous la barre des 5 kg, ce qui en fait l’un des ensembles moteur + batterie les plus légers du marché. L’iM8, avec ses 800 Wh, est pensée pour les parcours plus exigeants, avec une autonomie annoncée allant jusqu’à 150 km ou 2 500 mètres de dénivelé positif. Les deux modèles partagent le même format et les mêmes connecteurs, facilitant leur interchangeabilité. Recharge rapide, encombrement réduit et gestion optimisée de la consommation viennent compléter la proposition, dans une logique d’efficacité énergétique sans sacrifier la polyvalence.

Hill brake, Head Unit+ et Trio Remote : des options haut de gamme

Le M40 intègre aussi un mode Hill Brake, désormais présent sur tous les moteurs haut de gamme, pour faciliter les départs en côte. On retrouve aussi une fonction d’overrun, c’est-à-dire un petit surcroît d’assistance après l’arrêt du pédalage, utile pour franchir un obstacle ou sortir d’une ornière sans à-coups.

Côté interface, Mahle dévoile un nouveau Head Unit+ : un écran couleur de 1,9 pouce, personnalisable, qui affiche les infos essentielles (mode d’assistance, vitesse, cadence, puissance, autonomie) et qui peut se monter sur plusieurs positions selon le cockpit du vélo. Il est complété par la Trio Remote, une télécommande sans fil compacte pensée pour une utilisation intuitive avec les mains sur le guidon. Elle permet de changer de mode ou d’interagir avec l’écran principal en un clin d’œil, sans perdre le contrôle du vélo.

Un nouveau chapitre pour Mahle

Ce M40 marque une rupture claire avec la philosophie initiale de Mahle, centrée sur les systèmes ultralégers pour route ou urbain. Avec une telle fiche technique, l’équipementier allemand s’ouvre à des terrains plus engagés, où puissance, endurance et contrôle sont indispensables.

Reste à découvrir les premiers modèles qui l’adopteront. Mais son format compact, ses performances musclées et ses interfaces bien pensées pourraient en faire un choix stratégique pour les marques cherchant à sortir des sentiers battus. Après avoir brillé dans les pelotons discrets du gravel et du commuter, Mahle semble prêt à faire du bruit dans les chemins plus escarpés. Le match avec Bosch, Shimano et DJI ne fait que commencer.