En gestation depuis 3 ans, la trottinette électrique Plume Allure fait ses débuts officiels, et nous avons assisté aux premières minutes de fabrication à Roubaix.
La micromobilité est très bénéfique pour le déplacement quotidien de milliers de Français, dont certains sont devenus accros à leur trottinette électrique. Cependant, lorsqu’il s’agit de rouler au guidon d’une Xiaomi, d’une Ninebot et même Oxelo, l’empreinte carbone pourrait être bien meilleure, car ces engins proviennent majoritairement d’Asie.
Pour éviter de parcourir 10 000 km avant de fouler nos rues, c’est Fabrice Furlan qui a pris l’initiative de concevoir une trottinette électrique la plus locale possible. Fondée en 2019 par l’ancien meneur du projet trottinettes chez Decathlon Oxelo, Fabrice Furlan, Plume Mobility veut devenir le fer de lance d’une industrie encore quasi inexistante dans l’Hexagone.
Car hormis la sudiste Lab’elle (reprise par Kilow), quelques rares extravagantes comme la Zosh, tandis que Smolt&Co et Trottix ont rendu les armes, c’est le désert concernant les trottinettes électriques assemblées ou Made in France.
Après une présentation officielle du prototype Plume Allure en mars 2022, la firme nordiste lance officiellement sa production. Nous avons assisté à l’évènement ce 6 novembre chez le partenaire industriel WTX Group à Roubaix (Nord), en charge d’assembler et de fabriquer la structure de l’Allure.
« Je suis fier d’être le pionnier de la micromobilité en France, d’apporter une industrie innovante et éco-réparable » explique F. Furlan, non peu ému de couper le cordon « après 3 ans et demi de gestation, en enlevant l’année perdue durant le Covid ». « Faire en France est un sacré défi, mais pas impossible » précise le fondateur, « ce n’est pas que de l’assemblage, c’est de la fabrication ».
En effet, WTX, partenaire et société experte en automobile, vient réaliser la structure. Elle s’occupe du châssis, soudé automatiquement par une machine géante (photos ci-dessous), la double fourche façon moto et le guidon, le tout recouvert d’une peinture via thermolaquage, censée être plus robuste. Puis vient l’assemblage final avec les autres pièces.
Le tout tient dans la nouvelle ligne d’assemblage au sein du site de WTX, avec le coup de pouce d’un million d’euros de France Relance. La ligne pourrait produire 30 trottinettes électriques par jour avec une poignée d’ouvriers selon le patron. Soit 7 500 exemplaires par an, ce « qui correspond à nos attentes pour le moment » précise F. Furlan. Toutefois, en cas de succès de l’Allure, Plume a la capacité de doubler l’effectif et à 60 unités/jour.
Plus qu’une partie des éléments, c’est une très grande majorité des composants de la Plume Allure qui proviennent de France, précisément des Hauts-de-France. On recense donc WTX, ainsi qu’Eiffage pour l’électronique, câbles et éclairages à Béthune (Pas-de-Calais) ou l’injection plastique chez Hybster à Neuville-en-Ferrain (Nord). Et design comme ingénierie sont également l’œuvre de locaux à quelques pas de Plume : Tweener.
Plume ne s’arrête pas là en employant une batterie française, celle de Pymco (et non plus Gouach). Elle a l’avantage d’être assemblée en Ile-de-France ainsi que réparable et recyclable aisément. Elle est certes composée de cellules asiatiques (Samsung). Mais un représentant du fournisseur nous avoue discuter avec d’autres acteurs, pourquoi pas pour des cellules bientôt françaises (l’usine pour batteries de voitures électriques Verkor n’est pas loin, à Dunkerque).
Tout ceci vient garantir 82 % de Made in France, largement de quoi hériter du label Origine France Garantie, comme une cousine Toyota Yaris produite à quelques kilomètres de là (Valenciennes).
Concernant la trottinette électrique, elle vient aussi se démarquer de la concurrence. On remarque aisément la Plume Allure par sa proue à grand éclairage autour de la double fourche, intégrant les clignotants et associant un phare puissant. Sous la fourche, une suspension vient épauler les grosses roues de 10 pouces à air. De quoi promettre un bon confort, tandis que le freinage est assuré par un tambour avant et un e-ABS arrière.
Ayant déjà personnellement roulé quelques hectomètres avec un prototype, ce sera une de ses qualités. Des avantages aussi sur la puissance, car la Plume Allure développe 500 W de puissance nominale, et 1 000 W en pointe. De quoi fumer les Xiaomi 4 Ultra et Ninebot Max G2 au feu vert ? Il faudra vérifier, car le poids s’annonce élevé à 24 kg minimum, proche des modèles cités.
Et on devra expérimenter les cinq modes de conduite, quand les rivales s’arrêtent à trois. La particularité revient à un niveau « Montagne » assurant un couple maxi et limité à 17 km/h, et un mode Sport pour les plus fortes puissances en accélération face au mode Standard limité à 25 km/h, mais plus efficient.
On ne pourra ainsi transporter sa trottinette électrique très facilement, mais elle reste pliable et le système permet de la faire rouler avec soi. Concernant l’autonomie, elle dépend du modèle choisi. Car deux versions sont au programme : une Standard avec 9,5 Ah de capacité (456 Wh) et une Grande Autonomie de 15 Ah (720 Wh). Cette dernière augmentera le poids (non indiqué) et le temps de recharge à 7 h 30 (vs 4 h 30).
Le prix sera aussi en conséquence, puisque la Plume Allure culminera à 1 649 €, quand la variante d’accès mise sur 1 299 €. Le prix est élevé face aux asiatiques, mais c’est le prix des conception, fabrication et assemblage français. La marque nous rappelle en outre la fiabilité de son engin, étanche IP65, garanti 5 ans (2 ans légaux + 3 ans d’extension), pensé pour une réparabilité hors pair et un recyclage facilité.
La trottinette électrique possède par ailleurs son carnet de bord numérique via une application dédiée, permettant de faire un diagnostic et gérer l’entretien. La partie connectée sera essentielle pour ceux voulant un vrai écran, via son smartphone. Elle offre un compteur augmenté quand le tableau de bord n’intègre que les boutons et logos (assumé pour garantir l’imperméabilité). L’appli ajoute en outre les fonctionnalités classiques de suivi de trajet, compteur augmenté ou les statistiques.
La disponibilité est donc immédiate, les premiers clients ayant même été invités à l’inauguration de la chaîne de production. Mais Plume doit encore étendre son réseau, qui comprendra « des grandes surfaces » dont certainement Decathlon, ainsi que « des revendeurs spécialisés ».
Ces derniers serviront aussi au SAV, en réparant directement les petits problèmes ou en servant de relais pour la marque. La firme lilloise ira d’ailleurs se promouvoir à Paris le temps d’un popup store mi-novembre pour attirer d’autres partenaires locaux. La France étant le marché n°1 en Europe pour les trottinettes électriques, l’exportation n’est pas encore à au programme. Enfin, l’achat direct sur le site officiel existe aussi, avec une livraison sous 7 jours, et gratuite.
Il ne reste plus qu’à tester cette trottinette électrique française prometteuse ! N’hésitez pas à utiliser les commentaires pour nous dire ce que vous en pensez.
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