Test Niu KQi 200F : la trottinette pliable qui bouscule Segway et Xiaomi

Sobre, plutôt confortable et aux performances convaincantes, la Niu KQi 200F avance de solides arguments face à d’autres références du segment des trottinettes électriques, avec notamment de poignées pliantes ingénieuses.

Niu avait pris une petite longueur d’avance dans le domaine des trottinettes électriques. Or, ces deux dernières années, la concurrence de Segway-Ninebot, Xiaomi et Navee a donné du fil à retordre au fabricant chinois.  La gamme a ainsi tardé à se renouveler, d’abord avec la KQi 300 en 2024, remplaçant la KQi3 lancée en 2020, puis avec la KQi 100, proposée en tant que modèle d’entrée de gamme à la fin de l’année. Restait la KQi2, désormais remplacée par la KQi 200.

Cette nouvelle génération ne semble pas totalement inédite avec un style proche des autres modèles. La Niu KQi 200 améliore pourtant son châssis, son moteur, tout en ajoutant une suspension avant et un nouveau guidon. Ce dernier existe en deux versions, dont une pliante qui constitue la Niu KQi 200F de notre essai.

Toutes ces évolutions sont-elles à la hauteur des nouvelles références, que sont les Ninebot E3 Pro, Xiaomi Electric Scooter 5 Pro et la Navee GT3 Pro ? Nous avons parcouru plus de 70 kilomètres pour le vérifier.

Confort et ergonomie : un pliage double pratique

Évidemment, l’apport d’une petite fourche améliore grandement le confort de la Niu KQi 200F par rapport à la KQi2. Lorsque l’on passe sur des chaussées dégradées ou des pavés, la trottinette électrique amortit bien. L’arrière reste cependant assez rigide, ce qui génère encore quelques vibrations. Heureusement, les pneus de 10 x 2,3 pouces contribuent aussi au confort général, permettant de retrouver un niveau d’agrément proche de celui de la KQi3.

Visuellement très osé, le deck arbore une surface façon skateboard. Très agrippante même sous la pluie, elle est toutefois plus difficile à nettoyer. La longueur de 52 cm (dont 4 cm inclinés à l’avant) est correcte, mais la largeur est inférieure à la moyenne. Avec seulement 12,5 cm de large, impossible de mettre nos grands pieds en parallèle, qui se trouvent ainsi à l’étroit l’un devant l’autre. On aurait apprécié une surface arrière pour y poser un pied, mais l’avant du garde-boue est conçu pour accueillir la potence pliante.

En tant que modèle pliable, la Niu KQi200F adopte un système parfaitement symétrique : le crochet situé à la base de la potence épouse parfaitement le point d’ancrage à l’arrière, que l’on libère en appuyant sur un bouton. L’un des atouts de cette version est son guidon à poignées rabattables. Le pliage est simple, mais le dépliage s’avère plus délicat : il faut exercer une certaine force, et la poignée gauche a tendance à coincer le câble de frein — un détail à surveiller à long terme.

Les poignées pliantes sont loin d’être dénuées d’intérêt. La largeur est de seulement 20 cm une fois pliée, ce qui permet de loger l’engin partout sans gêner. La Niu reste cependant lourde avec 20,1 kg mesurés, soit 1,5 kg de plus que l’ancienne génération. C’est plus que sa rivale Ninebot (18,6 kg) mais mieux que les Navee et Xiaomi (22 kg). Porter cette trottinette électrique n’est donc pas pratique au quotidien.

Un équipement éclairé

Enfin, petit focus sur l’équipement, avec une sonnette un peu bas de gamme (qui bouge à chaque utilisation), mais à l’éclairage toujours aussi réussi. La signature lumineuse au halo avant contient un feu de jour (que l’on peut désactiver), ainsi qu’un vrai éclairage puissant, tandis que le feu arrière inclut une fonction stop. Quant à la béquille, sa position à l’avant déstabilise la KQi 200F lorsque l’on tourne la roue à droite.

Au guidon : une Niu KQi 200F en zénitude

Si le deck étroit ne favorise pas une bonne position des pieds, le grand guidon est parfait. Avec une largeur de 61 cm, il permet une bonne maîtrise de l’engin, sans que les mains empiètent sur les clignotants. L’accélérateur sous forme de poignée et non de gâchette est aussi plus ergonomique.

Cela permet ainsi une conduite saine de la Niu KQi 200F, sans être particulièrement très agile. Nous avons testé les pneus sous une forte pluie, sans aucune appréhension, ça tient bien ! Le freinage reste toutefois le tendon d’Achille de cette trottinette Niu qui combine un tambour avant à un freinage électronique à l’arrière pour éviter de déraper de l’arrière-train. Le tambour a tendance à se dérégler à la sortie du carton, que nous avons resserré pour le rendre optimal (on dépassait 12 m pour s’arrêter à 25 km/h !). Toutefois, il faut encore 5,70 m à 25 km/h pour s’immobiliser et 2,45 m à 15 km/h. On a vu mieux.

Un moteur très agréable

De son côté, le moteur donne davantage le sourire. Avec un petit bonus par rapport à la KQi2 Pro, il développe 350 W continus (+50) et 700 W en pic (+100) ! L’accélération est donc vive au démarrage pour se protéger, le tout dans un silence quasi total.

En montée, on est presque surpris par la capacité de cette maigre trottinette Niu, même si les 25 km/h promis en pointe s’éloignent au-delà de 7 % d’inclinaison ! Bon point, la puissance ne fléchit que peu en fin de batterie, on peut donc rouler quasiment sans handicap jusqu’à 5% (sauf pente soutenue).

À noter : la Niu KQi 200F propose un second mode E-SAVE limitant à 15 km/h, et un mode marche à 6 km/h. Il est aussi possible de régler l’accélération et la vitesse maximale dans l’application.

Autonomie : basse conso pour flirter avec 30 km

C’est une des seules valeurs qui ne bouge pas sur cette génération 200, Niu reconduit la batterie de 365 Wh (ou 7,8 Ah) de la KQi2. Cette dernière affiche pourtant une autonomie de 54 km en théorie, soit 14 km de plus que la devancière ! Qu’en est-il sur la route dans la “vraie vie”, sachant que cette valeur correspond à 15 km/h continus ?

Sur deux parcours étalons à Paris et environs, avec peu de dénivelés, nous obtenons une autonomie réelle de 29 km. Pas mal pour cette Niu KQi 200F, dont la consommation de 12,4 Wh/km est proche de la Ninebot F3 Pro E ! Nous avons calculé cette moyenne sur deux cycles de charge, sachant que les conditions sont estivales : 21 à 28 °C, temps sec sauf 10 km sous la pluie, avec 80 kg de charge (sur 120 kg maxi).

Le suivi de charge est double, puisqu’il passe soit par l’écran avec 5 barres ou par l’application avec pourcentage.

Une recharge longue

La Niu KQi 200F d’un tout petit chargeur. Oui, un tout petit bloc, qui chauffe un peu, mais reste pratique à amener avec soi dans un sac. Le chargeur montre un courant de 1,3 A pour une tension de 53,3 V, soit une puissance de 69,55 W. Si le calcul indique 5h30 de charge, la réalité donne plutôt 6h30 pour un plein complet.

Précise, l’application indique le temps de charge restant sans avoir à bouger de son canapé. On peut également y régler une charge maximale de 80% (pour préserver la batterie), 90% ou 100%.

Technologie : appli flatteuse, mais aux quelques bugs

L’application Niu reste l’une des plus réussies de l’univers des trottinettes électriques. Très ergonomique, elle permet le verrouillage et l’activation de l’alarme à distance (lorsque l’on bouge à peine la trottinette) et de suivre d’autres éléments comme le temps de charge, la localisation ou l’autonomie restante.

Un bouton « go » est également présent. Ce dernier permet de lancer l’enregistrement des trajets et le compteur “augmenté”. En revanche, celui-ci est trop instable pour une utilisation précise. En effet, le kilométrage relevé est toujours plus faible qu’en réalité (exemple 25 km au lieu de 30), tandis que le compteur n’affiche pas le niveau de batterie en temps réel, allant jusqu’à planter par moment. Dommage, car les infos et la liste des trajets sont agréables à lire.

Plus secondaire, le menu “Niu Link” donne la possibilité de changer le niveau de freinage régénératif, la limite de charge, ou encore l’accélération. Enfin, il est possible de consulter les infos de la batterie (il manque peut-être la température) et d’ajouter plusieurs trottinettes (voire des vélos ou scooters électriques).

Un écran basique, mais lisible

Moins complet, l’écran de la Niu KQi 200F est on ne peut plus basique. Une vitesse à deux chiffres, une jauge à 5 diodes, un indicateur “E-SAVE” si l’on est sur le mode limité à 15 km/h, des icônes d’éclairage ou de Bluetooth, et c’est tout. Cet affichage a le mérite d’être très lisible, même en plein soleil, tandis que la luminosité baisse légèrement en cas d’activation de l’éclairage avant.

Le bouton d’allumage, de l’éclairage et du changement de mode est unique, sous l’écran. Une position peu pratique, même si l’on ne l’utilise principalement qu’à l’arrêt. Les boutons des clignotants sont situés à côté de la poignée d’accélérateur, ce qui entraîne souvent des activations involontaires.

Un prix bien situé pour affronter la concurrence

Bien qu’en apportant de nombreuses améliorations, la Niu KQi 200F n’est pas plus chère que le modèle sortant KQi2 Pro. Disponible depuis mi-mai 2025, la trottinette électrique est au prix officiel de 549 € hors promotions éventuelles. C’est ainsi 50 € de plus que la version KQi 200P sans guidon pliant (499 €). Sachez que la marque réalise de nombreuses remises tout au long de l’année, le tarif est donc indicatif.

Elle se place ainsi dans le trou laissé par les Ninebot F3 E (599 €) et Ninebot E3 Pro E (449 €). Elle compte toutefois des rivales directes, comme les Xiaomi Electric Scooter 5 Pro (509 €) et de la Navee GT3 Pro (579 €).

Bilan test Niu KQi 200F : l’avis de la rédaction

La Niu KQi 200F séduit par son allure familière, proche de l’ancienne KQi2 qu’elle remplace, tout en y ajoutant un deck à la fois original et adhérent. Elle conserve un éclairage avant puissant, ajoute des clignotants bienvenus ainsi que des poignées pliantes ingénieuses. Si la trottinette se faufile aisément en ville, son poids conséquent (20,1 kg) et la largeur réduite de son deck peuvent constituer des limites pour certains utilisateurs.

Grâce à son large guidon, la KQi 200F offre une conduite rassurante. Son moteur délivrant jusqu’à 700 W en pic permet des accélérations efficaces, même si le freinage reste encore perfectible. Avec une batterie de 365 Wh, elle affiche une autonomie approchant les 30 km, témoignant d’une bonne maîtrise énergétique malgré une capacité inférieure à celle des modèles concurrents de Xiaomi ou Navee. Les performances sont d’ailleurs maintenues jusqu’à un niveau de charge assez bas.

L’application Niu, moderne et agréable à utiliser, complète un écran au design un peu daté, mais toujours lisible. On note cependant quelques dysfonctionnements concernant l’enregistrement des trajets. Enfin, proposée à un tarif attractif de 549 €, la Niu KQi 200F pourrait bien venir bousculer la concurrence, en particulier la Segway-Ninebot et la récente Xiaomi Electric Scooter 5 Pro.