VTT électriques Decathlon : du débutant à l’expert, Rockrider veut couvrir tous les usages

Rockrider présentait en début de mois au Roc d’Azur ses nouveaux VTT à assistance électrique E-FEEL. L’occasion pour Cleanrider de revenir sur la montée en gamme de la marque.

Rien ne va plus chez Rockrider ! Longtemps concentrée sur l’entrée et le milieu de gamme, la marque dédiée aux VTT électriques et musculaires de Decathlon multiplie les produits premium. Après la présentation l’an dernier de la nouvelle gamme E-EXPL, Rockrider monte de nouveau d’un cran en introduisant au Roc d’Azur les nouvelles gammes FEEL et E-FEEL. Une stratégie que nous expliquent Eric Aerts et Raffaele Bottoli, respectivement responsable presse et chef de produit chez Rockrider (photo d’illustration).

Un nouveau positionnement

« Chez Rockrider, on a décidé de diviser la pratique en trois segments » introduit Eric Aerts. « Il y a la partie que l’on appelle Explore, c’est la gamme E-EXPL où le but est vraiment de se connecter à la nature, d’aller en randonnée, d’aller plus haut, plus loin avec ton vélo. On a ensuite la partie E-FEEL qui vient d’être présentée et qui va plutôt être orientée vers le pilotage et les sensations. Ensuite, tu as la partie RACE (qui pour l’heure est sans déclinaison électrique ; NDLR) et qui correspond au segment cross-country, avec des modèles ultra-sportifs » résume-t-il.

« Avec la gamme E-EXPL et maintenant E-FEEL, nous voulions changer de « users » » complète explique Raffaele Bottoli. « Sur la gamme E-EXPL, qui est arrivée cette année en magasin, nous avons voulu faire des vélos électriques faciles à prendre en main, qui pardonnent des erreurs, pour vraiment rendre accessible au plus grand nombre la pratique du VTT électrique, le tout avec un « e-kit » permettant d’aller plus loin, plus longtemps et plus haut » détaille-t-il. « L’idée n’est pas d’être le plus performant sur les phases de montées, mais de prendre un max de plaisir à la descente. C’est vraiment le côté glisse du VTT qui est mis en avant » complète Eric Aerts.

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Présentés début octobre au Roc d’Azur, les nouveaux VTT électriques Rockrider E-FEEL représentent une étape supplémentaire. « Avec la gamme E-FEEL, on monte en sportivité, on monte en capacité de franchissement du vélo et on monte en capacité technique du pilote. C’est vraiment un nouveau segment qu’on veut aller chercher sur un usage plus engagé, plus intensif. La gamme E-EXPL est optimisée pour une conduite en position assise. Sur la nouvelle gamme E-FEEL, on optimise pour rester debout sur les pédales. Il y a donc une approche de géométrie et de cinématique qui est complètement différente. Les kits sont également différents. Nous avons fait le choix de systèmes full-Shimano avec des moteurs plus coupleux et plus performants (Brose et Yamaha sur E-EXPL ; NDLR) » détaille Raffaele Bottoli. « Comme ils sont plus énergivores, ils ont 10 à 15 % d’autonomie en moins que la gamme E-EXPL » nuance-t-il.

Decathlon E-FEEL 900S TE
Résolument plus sportive, la nouvelle gamme Rockrider E-FEEL était présentée début octobre au Roc d’Azur, à Fréjus.

Deux choix de moteurs, une batterie unique

Pour rappel, la nouvelle gamme Rockrider E-FEEL se compose aujourd’hui de trois modèles avec deux choix de moteurs. « La version de base repose sur un Shimano EP600.  C’est un « casing » en aluminium, donc un peu plus lourd et avec un pic de puissance est un peu moins élevé. Les deux autres modèles, le 900 S et le Team Edition sont eux équipés du moteur EP801. Le « casing » en magnésium est plus léger d’environ 500 g. Le pic de puissance est aussi plus élevé (600 vs 500 W, toujours avec 85 Nm de couple ; NDLR) ».

La batterie est commune aux trois modèles et cumule 630 Wh de capacité énergétique. Comme sur la gamme E-EXPL, elle peut être retirée via une clé Allen. « La configuration est différente car c’est une batterie qui est positionnée en sortie verticale, donc vers le bas » précise le responsable produit de Rockrider. « Sur la gamme E-EXPL, la sortie se fait latéralement. Encore une fois, tout est question d’usage. Latéralement, c’est quand même plus simple, plus propre. Sur la gamme E-FEEL, le fait d’avoir une sortie vers le bas, permet une meilleure intégration visuelle avec une section du « down tube » beaucoup plus compacte » justifie-t-il.

Un nouveau process industriel

Pour Decathlon, l’arrivée des nouveaux vélos E-FEEL marque également l’introduction d’un nouveau partenariat industriel. Si l’assemblage final est toujours réalisé à Lille, les cadres sont désormais fabriqués au Canada.

« Pour l’anecdote, les E-FEEL devaient sortir avant les E-EXPL » nous dévoile Raffaele Bottoli. « Pour la fabrication des cadres des E-FEEL, nous sommes sortis d’un schéma historique plutôt basé sur l’Asie en adoptant une approche Made in Canada. Dans une boîte comme Decathlon, ouvrir un nouveau schéma, cela prend du temps et voilà pourquoi le projet a été décalé d’un an. L’idée de réaliser cette nouvelle gamme E-FEEL au Canada, c’est d’amener un niveau de qualité supérieur, mais surtout d’avoir un plus faible impact environnemental. Au Canada, nous avons signé un contrat pour que la source énergétique soit 100 % renouvelable, ce qui n’est pas du tout le cas en Asie où il y a énormément de fossile sur le processus de production. Il y a aussi moins de rebuts par rapport aux processus de production que l’on peut avoir en Asie » détaille-t-il.

Decathlon E-FEEL 700S
Spécificité de la gamme E-FEEL : les cadres sont fabriqués au Canada (d’où la petite feuille d’érable discrètement placée derrière le tube de selle)

Des tarifs élevés, mais une offre toujours compétitive

Attendue à compte du printemps 2024, la gamme Rockrider E-FEEL s’étend de 4 300 à 6 000 €. « Pour Decathlon, cela devient des prix assez élevés, mais on reste très bien placés par rapport à nos concurrents » souligne Raffaelle Bottoli. « Outre les produits, on a aussi la volonté de faire monter en compétence tout le réseau en termes de connaissances techniques produits parce que ce sont des engins assez complexes »

Les Stilus toujours au catalogue

La montée en puissance de Rockrider pose la question de la continuité de la gamme de VTT électriques Stilus, sous-traitée à un fabricant et également positionnée sur le haut de gamme. « Les Stilus vont rester en parallèle parce qu’ils sont motorisés en Bosch. Sur certains marchés, c’est encore quelque chose de très recherché » répond Raffaelle Bottoli. « Le Big Mountain a aussi des choix techniques complémentaires par rapport à la gamme E-FEEL » complète-t-il.

« On ne va pas arrêter l’entrée de gamme »

« Tant sur l’électrique que le musculaire, on a un peu créé un choc en lançant des vélos dans des gammes de prix bien plus élevés que ce qu’on faisait avant » reconnait Eric Aerts. « Pour autant, on ne va pas arrêter l’entrée de gamme. Le but du jeu, c’est de pouvoir accompagner n’importe quel client. Que tu débutes, que tu progresses ou que tu performes, la promesse est d’avoir un produit qui colle à la pratique ! Pendant un moment, ce qui a été très dur pour nous a été de voir des clients commencer avec Rockrider et qui, arrivés à un certain niveau, se sont tournés vers la concurrence, car l’offre chez Decathlon n’existait pas » justifie-t-il.

« Cela veut dire qu’on continuera à proposer des VTT électriques d’entrée de gamme et à travailler notre offre » complète Raffaele Bottoli. « Il n’y aura pas de nouveauté sur l’année 2024. On reste sur des modèles qu’on avait déjà présentés avec des produits qui démarrent à 1 000 € en moteur roue. Par contre, nous avons le Rockrider E-ST 500 qui est vendu 1 500 € avec un moteur central (Broce C ; NDLR) et qui reste une très bonne vente même si la conception remonte maintenant à quelques années ».

Vendu 1 500 € et animé par un moteur Brose intégré au pédalier, le Rockrider E-ST 500 est l’un des best-sellers de la marque.

« Cette année et pour la première fois, on a vraiment une gamme complète » résume Eric Aerts. « Du coup, on peut répondre aux clients qui recherchent un vélo plus simple, parce qu’ils ont un usage moins engagé, jusqu’aux utilisateurs qui sont plus exigeants et qui ont envie de monter en gamme sans pour autant mettre 10 à 12 000 euros dans les grandes marques »

Michaël TORREGROSSA
Michaël TORREGROSSA

Rédacteur en chef

Suivant le marché du deux-roues électrique depuis le début des années 2000, Michaël est rédacteur en chef et co-fondateur de Cleanrider.


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