Kleuster Freegônes, les vélos cargos électriques fabriqués par Renault Trucks et distribués par Jean Lain e-city

Sortant des chaînes françaises d’un constructeur de camions, distribués par un grand groupe connu en particulier pour ses concessions automobiles, les Kleuster Freegônes sont aussi très étonnants par leur modularité et leur adéquation aux besoins réels de nombreux professionnels. Nous avons voulu en savoir davantage sur ces vélos cargos électriques auprès d’Alistair Lain, responsable de la diversification du groupe Jean Lain Mobilités.

Participer à la transition écologique

Module pour le transport de colis, cellule frigorifique, agencement pour la vente ambulante alimentaire avec possibilité de vitrine réfrigérée, plateau avec ou sans ridelles et coffre, benne à ordures basculante : Voici les déclinaisons qui sont actuellement proposées sur le robuste châssis tubulaire en aluminium du Freegônes.

Dans une vidéo très intéressante, Gérard Têtu, fondateur de Kleuster en 2012, explique : « Nous sommes partis d’une volonté assez simple : participer à la transition écologique en contribuant à la décongestion et à la dépollution des centres-villes ». Cette gamme de vélos cargos électriques est disponible alors que nombre de professionnels sont incités par les pouvoirs publics à revoir leur mobilité.

L’équipe de Kleuster est allée en rencontrer quelques-uns afin de réaliser des engins « fiables, durables, rentables » et adaptés parfaitement à leurs activités. Ces utilitaires commercialisés depuis 2014 pourront regagner une ZFE (zone à faibles émissions) en empruntant les pistes cyclables aussi bien que les rues non aménagées.

Une autonomie d’une journée professionnelle

Avec une batterie LFP (lithium-fer phosphate) de 5,2 kWh de capacité énergétique et rechargeable en 5 heures sur une prise domestique classique, les Freegônes ont été conçus avec une autonomie d’exploitation pour une journée complète. Ce qui représente sur le terrain environ 80 kilomètres, en fonction du module embarqué. Ce dernier influera également sur la capacité de charge utile qui peut s’élever jusqu’à 350 kg, et sur le volume au maximum de 2 m³.

Kleuster Freegônes

Ces vélos cargos sont équipés d’un éclairage Led, d’un tableau de bord connecté avec double port USB, de rétroviseurs caméras avec diffusion des images par écran (visibilité à 360 degrés), et de biens d’autres accessoires en option, selon la profession. Ces engins sont dotés d’une marche arrière et d’une fonction piéton. Une application permet d’exploiter ces vrais utilitaires de façon optimale, grâce à un pilotage à distance et à un fin reporting de l’activité.

« C’est un outil, pour une entreprise, qui est juste exceptionnel », assure un client dans l’alimentaire qui a pu rentabiliser en une saison son investissement dans un Freegônes.

Evolution de Jean Lain Mobilités

Jean Lain Mobilités a racheté Kleuster en 2020, intégrant les Freegônes à son catalogue e-city pour une mobilité durable et plus fluide. On y trouve aussi, sans être exhaustif, des vélos (Super73), scooters (Eccity model3, Seat MO), motos (Cake) et quadricycles électriques (Citroën Ami, Goupil, XEV Yoyo, etc.).

« Le groupe vend depuis des dizaines d’années des voitures neuves et d’occasion, assure l’après-vente. Nous souhaitons nous diversifier car les façons de bouger changent. Cette volonté s’est déjà traduite par le changement en ‘Jean Lain Mobilités’ du nom du groupe », lance Alistair Lain.

« Nous avons commencé cette aventure en mobilité douce et urbaine il y a 5 ans avec des ouvertures B2B et B2C. Dans notre secteur, Lyon, Grenoble et Annecy sont concernées par les ZFE. C’est un nouveau facteur qui entre en jeu pour les professionnels que nous cherchons à accompagner », poursuit-il.

« Nous avons rencontré chez Kleuster son fondateur Gérard Têtu, toujours à la tête de l’entreprise, et le directeur technique Pierre-Louis Dumas. Puis nous avons intégré l’entreprise à notre groupe », explique-t-il.

Alistair Lain
Alistair Lain

Utilisations

« Tous les modèles de Freegônes sont développés sur un châssis unique robuste. Le Food permet par exemple de vendre des glaces ou du café. La cellule froide peut maintenir des produits à -20° C pendant 7 heures, ce qui est idéal pour la livraison de poissons en ville. Pour le dernier kilomètre d’entreprises comme UPS et Amazon, la cellule sèche est bien adaptée », aligne Alistair Lain.

Kleuster Freegônes

« Et puis il y a les bennes. Celle en plateau permet par exemple une exploitation par les collectivités pour le ramassage des feuilles. Celle pour la collecte des ordures ménagères a été étudiée pour un basculement dans un camion. Ce modèle de Freegônes pénètre pat exemple dans les quartiers en ZFE. Lorsqu’il est plein, il rejoint le camion bennes à ordures pour décharger, puis repart en tournée », illustre-t-il.

Un utilitaire avant tout

« Les Freegônes sont plus encore conçus comme des véhicules utilitaires que comme des vélos cargos. Ils sont les seuls à pouvoir fournir du froid, à redémarrer d’une côte à 18 % même avec la cellule de transport pleine », détaille Alistair Lain.

« Ces utilitaires offrent davantage de puissance et de sécurité. En exemple : si le cycliste quitte la selle, le vélo s’arrête ; en cas de choc important, c’est la fourche qui casse pour ne pas endommager le châssis, et le pare-brise se fissure en 2 latéralement », met-il en avant.

Kleuster Freegônes

« Aujourd’hui, environ 200 Freegônes sont en circulation, dont les trois quarts ont été distribués par Jean Lain Mobilités. C’est la cellule froid qui rencontre le plus de succès, car c’est le seul vélo cargo qui propose cet équipement. Ensuite ce sont les caisses sèches. La métropole de Lyon et le centre de logistique du dernier kilomètre Transcan à Nice, avec le groupe Ippolito, figurent parmi nos clients », témoigne-t-il.

Freegônes Kleuster : un tricycle électrique aux multiples applications…

Passage de relais à Renault Trucks

« Jusqu’à dernièrement, c’est le groupe Jean Lain qui assurait la fabrication des Freegônes. Une première pour nous. Nous en avons construit 120 exemplaires à Vénissieux. Mais il fallait passer au stade industriel. Nous sommes commerçants, ce n’est pas notre métier », relate Alistair Lain.

Kleuster Freegônes

« Nous avons échangé avec plusieurs entreprises et avons vite et assez naturellement choisi Renault Trucks [NDLR : Filiale du groupe Volvo] en raison de synergies possibles, de notre implication commune dans la mobilité et en particulier la mobilité durable, parce que nous allons dans la même direction et que nous rencontrons les mêmes problématiques », justifie-t-il.

« Nous travaillons déjà avec lui : nous nous sommes rapidement compris sur ce projet. Nous souhaitions aussi pour nos clients un point national à proximité. En outre, nous allons bénéficier de son réseau de distribution dans toute la France », complète-t-il.

Entre 2000 et 3 000 unités par an

« Renault Trucks a rapidement mis les moyens. Son siège social pour le monde est à proximité, et l’usine se situe à Vénissieux. Cela a facilité les échanges et les déplacements chez l’un et l’autre. Nos techniciens informent les leurs. Le constructeur a mis en place en quelques mois une ligne de production pour les Freegônes. Elle a démarré il y a quelque jours, avec l’objectif de sortir à terme chaque année entre 2 000 et 3 000 unités », se réjouit Alistair Lain.

« Le Freegônes s’inscrit dans l’économie circulaire. Nous lui prévoyons plusieurs vies. Lorsqu’un exemplaire sera fatigué, il sera repris. Après avoir été débarrassé de sa cellule, nous pourrons réviser le châssis, le repeindre, et le plugger pour un autre métier. Avec un coût réduit, il pourra être remis en route », estime-t-il.

« Robustesse, sécurité, adéquation aux métiers, durabilité, il est même envisageable qu’un utilisateur, pour des besoins saisonniers, adopte une cellule une partie de l’année et une autre ensuite : Tout cela explique le prix du Freegônes, disponible avec des mensualités dès 250-300 euros », chiffre-t-il.

Kleuster Freegônes

Micromobilité

« À travers Jean Lain e-city, nous essayons de servir la micro-mobilité et la mobilité urbaine des professionnels et des particuliers. Nous sommes par exemple distributeur officiel Goupil en Rhône-Alpes. Et nous avons tout un catalogue d’engins à 2, 3 et 4 roues », souligne Alistair Lain.

Jean Lain e-city

« Vélos, trottinettes et autres engins de mobilité douce : e-city est un Test Lab pour le groupe. Ce qui nous permet d’essayer les produits du futur et de les intégrer à notre offre », révèle-t-il.

« Nous avons aussi créé SoWatt Solutions, une entreprise spécialisée dans la recharge des véhicules électriques. Nous proposons des bornes. Et nous allons bientôt ouvrir notre premier hub de superchargeurs à Chambéry. Il comptera 8 points de charge, dont 6 seront réunis par 2 sur 3 bornes 360 kW. La station sera sécurisée 24/7, et offrira un espace de snacking et des sanitaires », conclut-il.

Recharge SoWatt

Cleanrider et moi-même remercions beaucoup Alistair Lain pour sa disponibilité et sa réactivité. Un grand merci également à Alice Thuot, responsable du service nouvelles mobilités pour le groupe, qui a facilité le contact et fourni les visuels d’illustration du présent article.

Philippe SCHWOERER
Philippe SCHWOERER

Journaliste

Auteur et journaliste, Philippe est un passionné de voitures électriques et de nouvelles mobilités depuis de très nombreuses années.


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Commentaires

1 Commentaire
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Dehousse
1 année il y a

Ces freegones et autres armoires normandes roulantes doivent être interdites sur les pistes cyclables car les cyclistes normaux ne peuvent plus rien voir devant. C’est une cause d’accident sur tout sur les pistes à double sens. Il faut limiter les cargos de ce type à maximum 1,5 m de haut et 0,90 de large.