Témoignage – Arnaud : Bilan après 6 mois d’utilisation d’un vélo cargo électrique Benno Boost

Vélo cargo électrique Benno Boost E 10D CX

Ingénieur indépendant en énergie et artisan de la transition énergétique en Suisse, Arnaud Zufferey a testé le vélo cargo électrique à la fois pour le découvrir et l’évaluer dans son propre foyer. Après six mois d’utilisation, il dresse un bilan supérieur aux attentes initiales.

Un pays bien équipé

Que ce soit en isolant au mieux son logement, en installant des panneaux solaires ou en adoptant la solution de transport la plus adéquate selon la situation, réduire son impact sur l’environnement est un sujet central dans la vie d’Arnaud Zufferey.

Concernant les vélos électriques, il communiquait il y a un an environ sur un taux d’équipement de 23 % en Suisse, avec une flotte de 880 000 de ces deux-roues pour 3,8 millions de ménages. Pour nos lecteurs, il commente aujourd’hui : « On ne le constate pas forcément sur la route. Avec des revenus plutôt élevés, les Suisses ont tendance à s’équiper facilement ».

S’il roule aussi en voiture électrique depuis six ans pour des raisons écologiques, d’abord avec une Renault Zoé puis une Volkswagen ID.3, les deux-roues sont arrivés chez lui plus tôt encore : « Avant de passer au cargo, nous avions deux vélos, un musculaire et l’autre électrique. Certains disaient que ce serait compliqué pour la recharge. Au contraire, c’est efficace et ça se branche comme un smartphone. Avec notre fille qui a aujourd’hui cinq ans, la charge de 30 kg que nous pouvions transporter avec la remorque Thule était devenue trop juste ».

Le Benno Boost…

Au final, c’est pour deux raisons qu’Arnaud Zufferey a voulu essayer un vélo cargo : « J’aime bien essayer certaines nouveautés en pionnier. Ce qui me permet, en plus de m’équiper, de pouvoir ensuite donner des conseils à mes clients pour modérer leur impact sur l’environnement. Ainsi avec un poêle à pellets, des panneaux solaires, l’isolation de la maison, etc. Concernant le vélo cargo, je n’étais pas sûr au départ qu’il pourrait nous convenir ».

Notre lecteur n’a pas choisi au hasard le Benno Boost E 10D CX : « J’ai vraiment passé beaucoup de temps en me plongeant dans les caractéristiques de tous les modèles avant d’en essayer quelques-uns. Je me suis aidé des articles de Cleanrider et d’une chaîne Youtube allemande. Il y a plusieurs familles de vélos cargos : je ne me voyais pas avec ceux qui ont une ‘baignoire’ devant, mais plutôt avec un longtail ».

Avant de retenir le Benno Boost, il a en particulier découvert deux modèles : « Le Tern GSD est très connu et très populaire en Suisse. Il est compact, sur de petites roues. Je n’ai pas aimé la sensation de pilotage. J’ai mieux apprécié le Moustache Lundi. Il est de bonne qualité, fabriqué en France, mais lui aussi est monté sur des petites roues et je le trouve triste en noir ».

…en coup de cœur

Arnaud Zufferey a ressenti un véritable coup de cœur en essayant le cargo Benno Boost dans un coloris qui attire l’œil : « Avec ses roues en 24 pouces, il se rapproche de mon vélo musculaire équipé en 26 pouces. Son centre de gravité est relativement bas. On est à l’aise de suite dessus, sans temps d’adaptation. Son fabricant a fait un effort au niveau de l’esthétique. Coloré, je le trouve joyeux ».

Ce modèle est homologué pour un maximum de 200 kg qui comprennent le cycle et sa batterie, l’utilisateur et la charge transportée : « Le poids maximal du cycliste est de 120 kg. A l’arrière, le Benno Boost supporte 60 kg, et 10 devant ». C’est Bosch qui fournit son moteur Performance CX 250 W développant un couple jusqu’à 85 Nm. Il est alimenté par une batterie également au catalogue de l’équipementier allemand. Ce PowerPack lithium-ion offre une capacité énergétique de 500 Wh.

L’exemplaire familial est revêtu d’une peinture plus discrète et procure beaucoup de satisfaction dans le foyer : « Je ne voulais pas sacrifier le plaisir de pilotage contre un modèle simplement utilitaire. Nous nous partageons le vélo cargo avec ma compagne. C’est pourquoi nous avons mis une tige de selle télescopique qui permet de changer d’une pression la hauteur ».

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Au bout de 6 mois

Au final, le vélo cargo a été bien plus exploité que prévu initialement : « Nous avons parcouru avec lui 700 km en six mois. Nous sommes vraiment surpris de la quantité de petits trajets que nous avons réalisés avec lui. Du coup, le nombre de fois où l’on se trouvait de petites excuses pour prendre la voiture a diminué. D’ailleurs, avant, nous comparions le Benno Boost au précédent vélo électrique avec sa remorque, maintenant, c’est davantage avec la voiture qu’il remplace ».

Le cargo se présente donc comme un entre-deux : « Il est entre un gros vélo et une petite voiture. Il a complètement remplacé cette dernière dans un rayon de 5 à 6 km autour de chez nous. Au départ, nous le destinions principalement aux trajets pour amener notre fille à l’école. Il sert aussi pour les commissions, les loisirs et aller voir des amis. Si nous nous déplaçons tous les trois, je prends le vélo musculaire et ma compagne le cargo avec notre fille et ce qu’il y a éventuellement à transporter ».

Le Benno Boost est d’un peu toutes les sorties : « Nous n’aurions, par exemple, pas pensé le prendre au début pour nous rendre au centre commercial à 3 km de chez nous. Il est devenu un loisir, plutôt que de nous enfermer dans une voiture. Nous sommes dans les Alpes : 400 à 500 m de dénivelé sur quelques kilomètres ne nous font plus peur. On prend ainsi l’air ».

Nombreux avantages

Notre lecteur aligne de nombreux avantages à l’utilisation d’un vélo cargo. Avec le sien, il a déjà transporté « des planches, un matelas gonflable, des outils, des livres, des provisions, un vélo d’enfant, une trottinette, etc. Il supporte régulièrement 100 kg sans broncher ». Le père de famille apprécie de pouvoir avec son deux-roues « se parquer juste devant la porte de l’école ou de la bibliothèque ».

Le Benno Boost sait se faire utilitaire sans être trop encombrant : « Je l’ai déjà pris sans souci dans le train et transporté sur le porte-vélo de la voiture ».

Lorsqu’il se déplace avec son engin, Arnaud Zufferey choisit ses itinéraires : « Nous ne sommes pas très bien lotis en pistes cyclables par ici. Je prends donc rarement les trajectoires les plus droites, mais plutôt les plus sécurisées, en passant, par exemple, dans des rues résidentielles, des quartiers plus tranquilles, et des zones à 30 km/h. Il ne faut pas imaginer faire le même trajet qu’en voiture, mais penser différemment ».

Un usage qui va se généraliser

Que ce soit un modèle classique musculaire ou un cargo électrique, notre lecteur conseille l’usage du vélo autour de lui : « Il y a de plus en plus de bouchons en Suisse au point de ne pas savoir quand on va arriver à destination en prenant la voiture. J’utilise le vélo électrique pour mes besoins professionnels. Avec lui,  je suis sûr de l’heure à laquelle je vais parvenir à destination, conformément aux estimations de Google Maps ».

Pour l’ingénieur, cette mobilité « va se généraliser, aussi bien chez les particuliers que chez les professionnels. J’ai déjà vu un artisan électricien utiliser un vélo cargo, ainsi que des services de livraison de paquets ».

Il reconnaît avoir fait l’erreur il y a quelques mois de penser qu’un vélo cargo est trop cher : « Après coup, c’est la voiture électrique qui nous semble coûteuse en comparaison, dix fois plus chère à l’achat et 15 fois plus gourmande en électricité ». Il évalue la consommation de son Benno Boost a environ 1 kWh/100 km, qu’il compare régulièrement lors de ses conférences aux 15-20 kWh d’une voiture électrique et aux 80 kWh pour un modèle à essence : « N’importe qui peut produire ce courant sur son balcon avec un panneau solaire fixe ou mobile ».

Sobriété et plaisir

Tout dans le discours d’Arnaud Zufferey montre une recherche d’équilibre entre la sobriété qu’il prône et le plaisir : « Ça a toujours été mon fil conducteur. Je ne vois pas la sobriété comme de la privation. A une certaine époque, les gens se privaient de pas mal de choses. Puis, il y a eu les trente glorieuses et la surconsommation. Maintenant, c’est autre chose ».

Il rejoint la vision de Pierre Rabhi pour une « sobriété heureuse » : « Une confusion est souvent faite entre sobriété et austérité ».

Concernant les moyens de se passer de la voiture particulière au profit du vélo, il explique : « Beaucoup ne pensent à cela qu’en termes d’inconvénients. Par exemple que le vélo n’est pas sûr, qu’on est mal protégé, etc. Alors qu’il y a nettement davantage de bénéfices, comme le plaisir de bouger, de discuter, de s’arrêter pour regarder un oiseau, et bien d’autres choses ».

Cleanrider et moi-même remercions beaucoup Arnaud Zufferey pour sa réactivité et sa disponibilité.

Philippe SCHWOERER
Philippe SCHWOERER

Journaliste

Auteur et journaliste, Philippe est un passionné de voitures électriques et de nouvelles mobilités depuis de très nombreuses années.


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