Partir en voyage en vélo électrique, la check-list ultime en 7 points

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Les vacances ou les roadtrips en vélo à assistance électrique sont de plus en plus prisés. Voici ce qu’il faut absolument préparer avant de partir.

Ça y est, c’est décidé. Après avoir découvert les joies du vélo à assistance électrique et avoir pratiqué régulièrement, voire quotidiennement ce mode de transport individuel pendant un laps de temps significatif, en mois ou en années, vous allez franchir le pas : bye bye la voiture, les prochaines vacances se feront en VAE.

Un roadtrip et une aventure certainement hors du commun à l’horizon, mais qui ne s’improvise pas. Qu’il s’agisse de confort, d’endurance, de sécurité, de capacité d’emport ou d’hébergement, il vaut mieux préparer le voyage sur tous ses aspects pratiques et logistiques afin que tout se passe dans les meilleures conditions, et que le plaisir procuré par ce périple inédit soit intact.

Voici une check-list en 7 points pour être sûr de ne rien oublier, et d’être préparé de façon optimale à votre premier voyage au long cours en VAE.

Choisissez bien votre vélo électrique

Il existe de nombreuses variantes de VAE, du VTT électrique pur et dur au confortable et tranquille vélo de ville. Pour parcourir de longues distances sur des terrains mixtes – route agrémentée de quelques passages par des pistes et chemins – dans de bonnes conditions de confort et sans fatigue excessive, il est recommandé d’opter pour une formule de compromis, soit un VAE de route à pneus renforcés ou un VTC (vélo tous chemins), avec un système d’amortissement apportant stabilité et confort. Si vous n’avez pas encore de VAE mais que vous songez à en acheter un prochainement en vue de ce voyage, privilégiez le couple moteur.

Tous les vélos à assistance électrique sont bridés à la même puissance nominale de 250 watts par réglementation. Mais selon le modèle (et son prix, malheureusement) le couple peut varier du simple au quadruple. Or si la vitesse d’assistance est limitée à 25 km/h pour tous les VAE, un plus gros couple vous fera vraiment sentir la différence de traction et d’assistance dans les montées.

Planifiez soigneusement votre itinéraire

Ce chapitre est indissociable du précédent. Bien sûr, si vous avez déjà investi dans un VAE, il faudra adapter votre itinéraire en fonction de celui-ci. Si vous possédez un VAE de ville, vous devrez évidemment éviter, voire faire l’impasse sur les routes non carrossables, donc exit les pistes et chemins bucoliques à travers champs. Il faudra rester sur la route, tout en essayant de choisir les voies cyclables disponibles, ou, à défaut, les routes les moins fréquentées et les plus « vélo-friendly ». Pas évident, surtout si vous prévoyez de faire plusieurs centaines de kilomètres. Dans ce cas, deux conseils :

  • inspirez-vous de l’expérience des autres. Par exemple, si vous prévoyez d’aller de Lyon à Biarritz, faites une recherche sur Google avec les termes « Lyon Biarritz à vélo » ou « Lyon Biarritz en VAE » ou encore « Lyon Biarritz en vélo électrique » et regardez les résultats. Internet est une mine d’or pour cela, et il y a de fortes chances pour que d’autres l’aient fait avant vous et partagent leur expérience.
  • aidez-vous des applications dédiées au voyage à vélo, en commençant par exemple par Google Maps, et en sélectionnant « Vélo » dans la planification de votre itinéraire. Cela devrait déjà vous aider à trouver les meilleures routes en évitant de vous envoyer sur une rocade ou dans la traversée de ces zones industrielles ou commerciales qui font désormais le charme si particulier de nos belles provinces. Sinon, utilisez des applications spécialisées comme Geovelo ou Vigilo. Cette page devrait aussi vous fournir de nombreux choix en matière d’information sur les meilleurs itinéraires cyclables.

Côté distances, votre moyenne quotidienne sera dictée par la longueur totale du trajet, le nombre de jours de pédalage, et l’autonomie réelle de votre monture. Sachez que même si votre vélo est annoncé pour 100 km d’autonomie, dans la réalité, selon le terrain, le poids emporté (vous et les bagages) et le niveau d’assistance sélectionné, il faudra plutôt compter sur 50 à 70 km dans le meilleur des cas. Si l’on reprend notre exemple Lyon-Biarritz, prévoyez au minimum 10 jours de voyage à 70 km par jour, ce qui totalisera 700 km, soit la distance indiquée par Google Maps vélo.

Décidez de votre mode d’hébergement

Camping, belle étoile, gîtes ruraux, étapes chez des amis, hôtels ? Votre mode d’hébergement va forcément conditionner de nombreux autres paramètres, comme le nombre de bagages que vous allez emporter, et surtout leur encombrement et leur poids, mais aussi de fait la longueur des étapes, l’heure d’arrivée, et les possibilité de repos et de récupération. La saison durant laquelle vous allez voyager aura aussi une influence importante puisque forcément on voyage plus léger en plein été qu’au cœur de l’hiver, sans compter les journées plus longues à la belle saison.

Si vous dormez à l’hôtel et que vous prévoyez de diner tous les soirs au restaurant, c’est probablement le cas de figure dans lequel vous voyagerez le plus léger. A contrario, si vous optez pour le camping… Quoiqu’il en soit, a fortiori en haute saison, nous ne pouvons que vous recommander de réserver à l’avance vos hébergements, sauf si vous optez pour la vraie aventure avec nuits improvisées dehors.

Pensez aussi à vérifier lors des réservations quelle est la politique vis-à-vis des vélos sur vos lieux d’hébergement, du lieu de garage sécurisé avec possibilité de recharger jusqu’à l’autorisation de garer vos montures dans votre chambre ou sur un palier. Voyons maintenant le chapitre des bagages, indissociable de celui de l’hébergement.

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Voyagez léger mais avec style

Bien sûr, un voyage à vélo implique quelques compromis dans le choix de votre garde-robe. Tant qu’il s’agit de pédaler pendant la journée en été, ce n’est pas très grave, un combo t-shirt short ou cuissard fera l’affaire, en plus du casque idéalement doté d’une visière ou d’une paire de lunettes de protection. Mais si avez l’habitude des effets de toilette lors des soirées d’été, notamment à l’hôtel, il faudra peut-être revoir un peu vos ambitions d’élégance à la baisse, ou faire preuve d’une certaine dose d’ingéniosité pour soigner votre look lors des étapes.

Si vous dormez à l’hôtel, une paire de bonnes sacoches ajoutées éventuellement à un petit sac à dos devraient faire l’affaire. Avec cet ensemble vous devriez pouvoir caser l’équivalent de ce que vous rangez dans la valise cabine qui vous accompagne dans vos séjours d’une semaine en train ou en avion.

Si vous campez, il faudra donc prévoir la tente, un matelas et un sac de couchage en plus, ce qui ajoutera un peu de poids et d’encombrement supplémentaires. Cela étant cet ensemble de camping ne devrait pas excéder 3 à 4 kilos tout au plus. Si vous êtes deux, vous pouvez répartir l’ensemble.

Tout compris, votre poids de bagages ne devrait idéalement pas dépasser 5 à 7 kilos par personne, incluant éventuellement de quoi boire et grignoter (pensez sucres rapides pour les petites fringales et coups de mou qui arrivent sans prévenir, idem pour l’hydratation).

Pensez à… vos fesses

Outre l’incontournable amortissement à fourche avant télescopique, notre expérience nous conduit à recommander vivement deux équipements à notre avis indispensables pour ce type d’expédition, à savoir une tige de selle à amortisseur et une housse de selle en gel.

Une tige de selle suspendue bien conçue change véritablement la donne et vous donnera l’impression de voyager sur un coussin d’air, la différence avec une tige de selle non-amortie étant réellement énorme. Quant à la housse de selle, vous pourrez opter pour la mousse à mémoire de forme ou le gel, les deux permettant d’éviter ou de réduire le mal de fesses qui reste le premier fléau du cycliste au long cours. Avec ces deux équipements, vous irez plus loin, et peut-être, avec un peu de chance, sans douleur ni gêne au postérieur et à l’entrejambe.

Prenez votre atelier de réparation avec vous

Si votre VAE est relativement récent, mais surtout bien entretenu, il y a peu de risques que vous rencontriez des problèmes ou des pannes durant votre trajet. Cela étant, c’est une chose de faire 10 kilomètres par jour en ville entre son domicile et son lieu de travail en mode vélotaff, c’en est une autre de faire 50 à 100 km par jour.

L’usure se fera alors plus rapidement sentir, notamment en raison des vibrations répétées et continues, et même si vous ne subissez pas une panne grave, vous pouvez de temps en temps rencontrer des petits problèmes mineurs, mais qui pourraient vous immobiliser bêtement. J’ai eu le cas récemment avec une chaîne qui a sauté, non pas au niveau du dérailleur, mais sur le pédalier, qui est bien sûr protégé par un carter. Si je n’avais pas eu la petite clé Allen pour démonter le carter, je n’aurais jamais pu remettre la chaine, totalement inaccessible, et je serais resté en rade au milieu de nulle part. Là ça m’a pris 2 minutes pour réparer et repartir.

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Par conséquent, prévoyez :

  • un kit pour réparer les crevaisons
  • deux chambres à air neuves de secours
  • une bombe anti-crevaison
  • un jeu de clés Allen
  • un tournevis cruciforme
  • un tournevis plat
  • une petite clé à molette ou un jeu de clés à tube du 6 au 12
  • du ruban adhésif ultra-fort et ultra-adhésif (ça finit toujours par servir et ça peut sauver la vie)
  • éventuellement un tube de Superglue (réparation d’un phare cassé…)

Enfin, n’hésitez pas à vous payer une bonne révision auprès votre atelier réparateur ou vendeur préféré avant de partir, en lui demandant notamment de vérifier la bonne santé du système de freinage et du dérailleur, et de faire les réglages nécessaires et lubrifications utiles le cas échéant.

Faites une répétition de votre voyage concentrée en un week-end

Si vous n’êtes pas encore complètement sûr de vous et de votre capacité à dévorer les kilomètres durant plusieurs jours d’affilée, prévoyez de « répéter » votre roadtrip sur une journée ou un week-end, dans des conditions strictement identiques, y compris le mode d’hébergement. Choisissez un point de chute dans un rayon de 70 kilomètres autour de chez vous en vous aidant par exemple de ce type de service de cartographie. Puis mettez-vous dans les conditions de votre grand périple et partez un samedi, dormez sur place et rentrez le dimanche.

Vous aurez fait 140 km en deux jours, ce qui vous permettra de vous jauger et d’avoir une meilleure idée de votre capacité à encaisser les kilomètres avec une nuit à l’extérieure incluse. Et accessoirement de l’autonomie réelle de votre vélo.

Voilà, vous savez tout, vous êtes maintenant prêts à prendre la route.

Et pour revenir ? C’est une autre aventure. Soit vous faites une boucle et vous enquillez de nouveau 700 km par un autre itinéraire, soit vous rentrez par la même route. Soit vous avez votre dose, vous profitez de votre séjour sur place et vous regagnez vos pénates en train avec vos vélos en bagages, ce qui est une autre paire de manches dont nous aurons certainement l’occasion de reparler ici.

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Spécialiste en innovation dans le domaine du digital et fan d’automobile et de nouvelles mobilités, Eric est éditorialiste sur Cleanrider où il anime la rubrique Roue Libre.


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