Source : M.Lauraux/Cleanrider
Après avoir fait son succès dans les vélos électriques urbains, Vélair va changer de braquet avec quatre nouveautés, dont des VTC et longtails électriques qui pourraient bien faire de l’ombre aux modèles Decathlon et Intersport.
Vélair est désormais une marque de vélos électriques populaire. En atteste le nombre de vélos électriques vendus : plus de 21 000 depuis les débuts, dont 12 000 rien qu’en 2022. Un succès que le fabricant doit sans doute à sa politique tarifaire agressive. Très accessibles pour ceux désirant s’offrir un VAE pour le quotidien, ils restent toutefois très typés urbains, si l’on excepte le VTT Runner. La star du catalogue Vélair est par ailleurs compact puisqu’il ne s’agit ni plus ni moins que du vélo pliant « Urban », écoulé à plus de 10 000 unités désormais.
L’offre du fabricant français commence toutefois à dater. En exemple, le léger Speed – existant en cadre bas Light – est au catalogue depuis 5 ans. L’Urban a certes évolué en « Evolution » avec un peu plus d’autonomie et un nouvel écran, mais la marque française prépare une large offensive pour 2024. Cleanrider a reçu l’opportunité de rendre visite à l’entreprise, l’occasion de découvrir ses futurs vélos, plus modernes et surtout, aux prestations bien différentes.
Un vélo cargo Vélair pour faire face à Decathlon et Intersport
Vélair arrivera tout d’abord avec un solide modèle familial, un vélo cargo électrique, de type allongé, autrement dit un longtail. Il est d’ailleurs visible sur le site, avec de premiers clichés et son nom : Tribeca. Il se détache clairement de la production actuelle, avec sa fourche avant suspendue, ses gros pneus ballons Kenda, son grand écran (monochrome) et sa batterie intégrée de 720 Wh. Ce longtail vise ainsi les Decathlon Velocargo R500E et Intersport Nakamura E-Crossover Longtail.
Avec son moteur arrière de 60 Nm, il offrira des performances similaires au modèle phare de Decathlon, et sera tout équipé d’office : assises, monkeys bars, repose-pieds, protections de roue arrière, panier avant, gardes-boue, antivol de roue, double béquille. Le prix sera encore plus compétitif, car promis à 2 690 €, contre 3 000 € pour ses concurrents français.
Vélair se montre assez confiant dans les ventes de ce modèle qui, à peine sorti, s’est déjà soldé par une centaine de demandes en une seule semaine, un chiffre élevé pour le fabricant. Les livraisons du Vélair Tribeca ne se feront toutefois que courant « février-mars 2024 » nous précise Jacques Amzallag, le président de l’entreprise.
Pas un, mais deux allongés prévus pour 2024
Pour les budgets encore trop serrés, Vélair prévoit un second longtail, le Sandra. Cet autre vélo allongé électrique sera moins confortable, car dénué de fourche suspendue, et sa batterie moins grande sera déportée derrière la tige de selle. Pas de grand écran non plus, un moteur arrière Vinka un peu plus modeste, mais tout de même des barres de maintien de série, ainsi qu’un panier avant.
Nous avons roulé brièvement sur une présérie pour se faire une idée. Restant confort avec ses pneus ballons, il semble, en effet, moins performant que le Tribeca, visant les plus petites tailles (notre 1,84 m était trop grand, les genoux trop haut), et aux composants plus bas de gamme.
Sous les 2 000 €, le Vélair Sandra n’aura aucun rival, hormis sur les plateformes en ligne de modèles fabriqués en Asie. Rappelons ici que Vélair fabrique au Portugal, et assure un SAV en France.
Deux futurs VTC électriques Vélair
Autres nouveautés pour la marque française, deux VTC vont également rejoindre le portfolio à l’aube du printemps 2024. Le premier est le Dora (l’explorateur ?), signant un vrai bond en avant côté fabrication et qualité. Ce vélo dispose d’un cadre ouvert avec batterie intégrée, d’une suspension avant de 60 mm de débattement, et d’un moteur central Ananda M81 de couple 80 Nm.
La transmission passe par du Shimano Altus 8 vitesses, et les freins Tektro sont hydrauliques à disques 160 mm. Comme pour les allongés, nous n’avons pas encore toutes les caractéristiques. Mais nous connaissons le tarif visé de 1 790 €, de quoi chatouiller le Nakamura E-Crossover V.
En ayant roulé quelques kilomètres à son guidon, nous l’avons trouvé pêchu, confort, ainsi que maniable avec sa position typée sport avec son guidon droit. La marque hésite également à lui chausser des pneus encore plus tout-terrain, afin d’augmenter sa polyvalence.
Un second VTC viendra animer la gamme Vélair, toujours avec cadre ouvert dans un souci d’accessibilité pour tous. Plus abordable sous les 1 500 €, il disposera d’un moteur arrière, et d’une batterie plus modeste, tout en gardant sa suspension avant. Comme le Dora, ce modèle sera tout équipé avec porte-bagages arrière, garde-boues et béquille.
Écrans intégrés, vélo connecté, ce n’est pas tout !
D’autres vélos sont encore à l’étude chez Vélair, or la société a encore du pain sur la planche avec ces 4 vélos électriques. Elle espère aussi ajouter des versions à écrans intégrés, du moins sur les Tribeca et Dora, avec une connectivité via Bluetooth.
Le Nine09, vélo hyperconnecté développé par la startup indienne éponyme, pourrait aussi trouver sa place dans le catalogue. Abouti, à grand écran tactile façon voiture intégrant le CarPlay, suspendu, nous l’avions déjà vu lors du salon Pro Days à Paris en juillet dernier. Or, il reste incertain, Vélair ne voulant pas monter dans les hautes sphères tarifaires, et préserver un prix sous les 3 000 euros.
Toutes ces nouveautés auront sans doute de quoi rattraper la baisse du marché en 2023, avec 8 000 exemplaires estimés, un chiffre toujours très supérieur à l’avant Covid.